Le Petit Braquet
 
Chronique n° 27 - Marshall Walter Taylor
 
 

 

Taylor

Coup de chapeau à

Marshall Walter TAYLOR  (1878-1932)

 

 


 

Le sport quelle que soit la discipline pratiquée est une école de la vie. Il faut apprendre, travailler, accepter la défaite, travailler encore, s’endurcir et enfin s’affirmer tout en respectant ses adversaires. Mais le sport ce n’est pas que cela c’est aussi un moyen de reconnaissance, d’accomplissement de l’individu au-delà de sa couleur de peau ou de ses croyances. En cela le parcours de Marshall Walter Taylor plus communément appelé Major Taylor est exemplaire du combat des noirs américains pour la reconnaissance de leurs droits élémentaires de citoyen à part entière. Avant Jess Owen, Tiger Woods, ou Michael Jordan il fut le premier noir à vraiment réussir par le sport et ainsi symboliser la lutte de sa communauté contre le racisme ambiant.

Marshall Walter Taylor est né le 26 novembre 1878 dans une famille pauvre et très pieuse. Elle vivait dans les campagnes de l’Indiana avant d’émigrer vers le Kentucky au moment de la guerre civile. Ses parents avaient fort peu d’argent pour élever Marshall, ses deux frères et ses cinq sœurs car son père n’était qu’un modeste cocher. Embauché par une famille aisée d’Indianapolis, des gens justes avec leurs employés, la situation s’améliora. Marshall devint très vite l’ami de Daniel, le fils de cette famille qui avait le même age que lui. Ce fut la chance de sa vie. En effet cette famille, loin des préjugés raciaux qui avaient cours à l’époque, l’accueillit en son sein sans considération de race ou de niveau social. Pour un noir américain, en cette toute fin de 19ème siècle, les opportunités d’ascension sociale étaient rares  et cette aide éducative, morale et matérielle fut d’un grand soutien pour Marshall tout au long de sa vie.

“We soon the best of friends…My clothing was furnished and we where kept dressed just alike all the time…All the boys owned bicycles excepting myself, but Dan saw to it that I had one too.”

Nous fûmes bientôt les amis… Mes vêtements étaient fournis et nous étions bien souvent habillés de la même façon… Tous les garçons possédaient une bicyclette sauf moi, mais Dan le remarqua et j'en eu une moi aussi.

Un jour cette famille lui offrit donc un vélo et c’est là que tout a commencé. Très vite le jeune Marshall s’est découvert une véritable passion pour la bicyclette y passant tout son temps libre, d’autant qu’en 1892 cette famille accueillante part pour Chicago, laissant les Taylor continuer seuls leur chemin. Pour les Taylor les temps sont durs. Marshall qui a perdu son compagnon de jeu est seul désormais, alors il explore, découvre, apprend et met en pratique tout ce que l’on peut faire avec un vélo. Bientôt il est devenu si habile qu’il réalise de nombreuses acrobaties difficiles : il fait du sur place, du sans main, du wheeling, se met debout sur la selle ou sur le tube supérieur de son engin. Dans la ville on le connaît bientôt pour ses numéros qui apparaissent aux spectateurs faciles et amusants. Un marchand de cycle de la ville, un certain Tom Hay entendit parler des exploits de Marshall et il se dit que ce serait une bonne publicité de lui demander d’exécuter ses numéros devant son magasin. Nous sommes en 1892, Marshall a alors 14 ans et pour faire ses figures qui lui rapportent quelques sous, il accepte de porter comme tenue l’uniforme rouge d’un soldat. De ce costume il gardera à jamais un surnom, désormais il sera le Major Taylor.
C’est aussi cette année là qu’il remporte sa toute première victoire sur piste.
Contrairement aux armoires à glace, tout en musculature que l’on a l’habitude de voir dans les épreuves de vitesse, c’est un petit gabarit, un poids coq d’1 mètre 68, mais il est très puissant et véloce.

Dès qu’il commença à courir il eut à faire face à un racisme multiforme contre lequel il se battit tout au long de sa vie.

Parfois les organisateurs refusaient son inscription ou alors ils imaginaient mille prétextes pour l’empêcher de courir. Il ne peut pas courir dans l’Etat d’Indiana par exemple. Parfois d’autres coureurs blancs, refusaient de se mesurer à « un nègre » considérant qu’ils étaient d’une race supérieure…Face à cette adversité Major Taylor demeure d’un courage et d’une volonté exemplaire, s’entraînant beaucoup et courant quand il peut mais uniquement le samedi car très croyant il se refusait à prendre part à une quelconque compétition le jour du seigneur. Petit à petit, Major Taylor se fait un nom en gagnant de très nombreuses petites courses sur piste

En 1895, il quitte Indianapolis pour s’installer à Middletown, dans le Connecticut, qui était alors l’un des centres de l'industrie du cycle des Etats-Unis avec une demi-douzaine d'usines et plus de trente magasins de bicyclette. Il travaille en tant que mécanicien cycle dans l'usine de la Worcester Cycle Manufacturing Company, possédée par Birdie Munger. Louis Birdie Munger était un ancien coureur et il avait très vite repéré l’immense talent de Marshall c’est pourquoi il l’avait incité à le suivre et à courir pour son équipe. Birdie Munger sera son ami et son mentor tout au long de sa vie.
Sa première course sur la côte Est des USA se déroula à New Haven sur la distance d’un mile. Parti en dernière position il s’imposa aisément. A la fin de 1896 alors qu’il vient juste d’avoir 18 ans il devient recordman du mile derrière tandem en dominant tous les professionnels présents. Il participe également à sa première course professionnelle au Madison Square Garden.
A partir de 1897 Marshall est professionnel et face à des adversaires aguerris, il accumule les victoires devenant pour sa première saison, vice champion des Etats-Unis du mile. Si le Major Taylor remporte quelques épreuves sur des distances de 2, 5 voir même 25 miles c’est sur les épreuves courtes qu’il fait des étincelles.

On peut dire qu’il disposait de quatre atouts majeurs pour vaincre l’adversité.
 
- D’abord parce qu’il a souvent été attaqué, menacé, injurié il est devenu mentalement très fort. Il ne prenait pas le départ d’une course pour gagner de l’argent mais avec l’envie et même la rage féroce de montrer qu’il était l’égal de ses adversaires blancs.
- Taylor était un fin tacticien qui se servait autant de sa tête que de ses jambes pour vaincre ses adversaires. Il était capable de tenir de longues séances de sur place, de faire croire à ses adversaires qu’il était fatigué, de lancer de fausses attaques pour les forcer à se découvrir et à lui offrir une position d’attente idéale…
- Il était également capable de prendre beaucoup de risques pour se faufiler entre deux adversaires. Très bas sur sa machine, doté d’une souplesse féline il réussissait à se faufiler dans un trou de souris. Aux USA il avait par contre prit l’habitude de faire régulièrement la course en tête car il craignait les obstructions fréquentes et les coalitions que suscitait sa couleur de peau.
- Enfin et surtout il était doté d’un coup de rein phénoménal qui lui permettait souvent de sortir en dernière position du virage et de s’imposer grâce à un déboulé final impressionnant.

En 1898, il est quasiment imbattable sur le territoire américain, s’adjugeant entre autres les records du monde du mile départ arrêté, du mile départ lancé et du ½ mile.

1899 marque l’apogée de sa carrière. Il remporte la bagatelle de 22 victoires dont le championnat du monde de vitesse, le championnat du monde du mile au vélodrome Queen’s Park de Montréal ainsi que le championnat des Etats-Unis de vitesse. Il est alors considéré comme l’homme le plus rapide du monde et bientôt les invitations pour courir sur tous les continents se multiplient. Sa carrière prend une autre dimension. Il était temps car son statut aux Etats-Unis souffre toujours de sa couleur de peau. Il le dit lui-même dans ses mémoires, il aurait probablement gagné beaucoup plus de courses si le racisme ambiant n’avait pas été aussi féroce sur le territoire américain. A Atlanta, il est menacé de mort s’il prend le départ de la course. Un jour, on lui jette de l’eau glacée au visage, un autre jour des punaises sous ses roues. Une autre fois un concurrent le fait délibérément tombé. Les obstructions volontaires qu’il subissait sous les yeux des commissaires de course étaient monnaie courante et dans le sud on lui interdisait même clairement le droit de prendre le départ parce qu’il était noir. The League of American Wheelman qui était à l’époque la fédération la plus importante du pays refusa même de lui donner une licence. Parfois quand il remportait l’épreuve de justesse, les juges attribuaient, sans sourciller la victoire au second. Quand il était déclaré vainqueur, rares étaient ses adversaires qui venaient le féliciter. Même quand il fut très connu, il n’était pas rare qu’on le refoule d’un hôtel ou d’un restaurant. Andrew Ritchie (grand historien américain du cyclisme) raconte même que Marshall était devenu très attaché au chiffre 13 simplement parce qu’aux Etats-Unis, pays où l’on était très superstitieux à l’époque, on lui avait très souvent attribué ce dossard en espérant qu’il lui porterait malheur pendant la course. Marshall pensait à juste titre que tout ce qui ne vous détruit pas, vous rend plus fort et avec le temps ce fameux chiffre 13 était devenu son porte bonheur. Il y était tellement attaché que lors de ses tournées en Europe il demandait toujours la chambre n°13. En étant le premier athlète noir à atteindre une célébrité mondiale il devient le symbole du combat des afro-américains pour l’égalité des droits.

Face à Thorwald Ellegard

Les années se suivent et ne se ressemblent jamais. En 1900, Marshall Taylor gagne encore des courses dont le championnat des Etats-Unis de vitesse et il établit un nouveau record du monde du mile derrière moto mais il renonce à défendre sa couronne mondiale car pour respecter ses vives et strictes convictions religieuses (il est baptiste) il se refuse à courir le dimanche. Il ne le sait pas encore mais la chance ne se représentera jamais.

1ère course de Major Taylor en Europe, à Berlin sur la fameuse piste de Friedenau en Avril 1901.

 

 

L’année suivante, lassé de la pression raciste terrible qu’il subit depuis tant d’année, Marshall entame une brillante tournée en Europe où il demeurera célèbre pendant de nombreuses années. Il participe au total à 24 courses et il réussit l’exploit de s’imposer à 18 reprises. Il coure à Berlin, à Paris, à Anvers, à Bruxelles, à Bordeaux, et il épingle à son palmarès tous les grands noms de la piste Willy Arend l’allemand, champion du monde en 1897, Thorwald Ellegaard le danois, champion du monde en titre, Edmond Jacquelin, champion du monde en 1900, Robert Protin, champion du monde en 1895…

 


Jacquelin, le plus populaire des pistards français, qui, n'avait rien gagné depuis deux ans,
s’impose sur "Major Taylor" et Harry Meyers en 1902

En 1901, toujours par conviction religieuse il ne participe pas aux championnats du monde de vitesse mais il s’impose à deux reprises face à Thorwald Ellegaard qui vient pourtant de s’octroyer la couronne mondiale sans grande difficulté. Cette tournée européenne qui permet à Taylor d’être très populaire sur le vieux continent est en grande partie l’œuvre d’un journaliste français Robert Coquelle éditeur de « La Vie au Grand Air » puis de l’« Auto-Vélo » et qui est également un des managers du Parc des Princes. Robert Coquelle a finalement réussi à convaincre Taylor de venir affronter les ténors européens après plusieurs voyages à Worcester et avec un contrat qui stipulait que celui-ci n’aurait pas à courir le dimanche.

“I swore to God that I would never race on the Sabbath, and I don’t like the idea of going to hell!”déclarait Taylor (j’ai juré à Dieu que je ne ferai pas de course le dimanche et je n’aime pas l’idée de me retrouver en enfer).

Durant les années 1902 à 1904 il monnaye sa gloire lors de compétitions en Australie et en Nouvelle Zélande.
Le 17 janvier 1903 le correspondant du New York Times à Melbourne parle de la tournée très lucrative de Marshal Taylor en Australie. Le journaliste parle des excellentes performances de Marshall qui, dit il, a prouvé à Sydney qu’il était bien le meilleur coureur du moment. Il ajoute qu’il y avait  20 000 spectateurs dans le stade de Sydney pour assister aux exploits de Marshall. Il parle enfin des prix importants mis en jeu (450 dollars pour une course de 2 miles) et des gains de Marshall.
« he has won many big prizes and he is making money at a rapide rate”.

“Il a gagné beaucoup de prix importants et il gagne de l’argent à un rythme élevé ».

 

 

 

 

 

21 Mars, 1902, Marshall épouse Daisy V. Morris à Ansonia,
Conneticut.

 

A la fin de l’année 1904, fatigué par plus de trois années et demi de compétitions quasiment non stop, il décide de raccrocher le vélo pour se consacrer à sa famille. Sa fille Sydney est née comme son prénom l’indique dans la capitale de Galles du Sud en Australie. Il a les poches bien remplies, on estime en effet que durant ces trois années il aurait engrangé la coquette somme de 30 000 dollars de l’époque. Cette petite fortune lui laisse largement de quoi vivre jusqu’à la fin de ses jours. Cet arrêt ne semble pas avoir été pris au sérieux par le petit monde du cyclisme. En effet c’était déjà la troisième fois qu’il annonçait sa retraite avant de la repousser et de remonter sur son vélo. Mes recherches m’ont amené à découvrir un article du New York Times, daté du 22 décembre 1904 qui annonce que Robert Coquelle en déplacement à New York pour assister aux 6 jours avait fait signer Frank Kramer (champion des Etats-Unis de vitesse de 1901 à 1916), Willie Fenne, Tom Butler, MT Dove et Major Taylor pour une tournée en France et en Allemagne prévue au printemps 1905. Les autres pistards américains partirent finalement sans lui. Major Taylor ne revint pas sur sa décision comme les fois précédentes. Du moins pas tout de suite.

 

Il a certes de quoi vivre confortablement mais en revenant aux Etats-Unis, il est de nouveau en butte au racisme ambiant alors qu’en Europe, il était adulé et obtenait tout ce qu’il souhaitait pour courir dans les meilleurs conditions. Major Taylor vit mal cette situation et en 1908 il reprend son vélo pour une nouvelle  tournée en Europe et en Australie. Deux années d’inactivité ne s’effacent pas d’un coup de baguette magique et cette nouvelle tournée est loin d’être triomphale. Marshall Taylor a grossi, il manque d’entraînement et il n’a plus le punch d’autrefois. En dehors d’une victoire sur Thorwald Ellegaard à Marseille en 1907 et du record du monde du ¼ de mile en 1908 il ne réussi à s’imposer que dans 5 épreuves du calendrier français, trois à Paris une à Rouen et une à Roanne.

Il est désormais dans la spirale de la défaite et les lettres qu’il envoie à sa famille durant cette période laissent apparaître, selon Andrew Ritchie, beaucoup de déception et d’inquiétude pour l’avenir. Marshall Taylor redoute de retomber dans l’anonymat, ce grand vide qui emporte régulièrement de brillants champions incapables de s’accomplir dans une autre vie. Il a tout en main pour rebondir mais il va accumuler une série d’erreurs et d’échecs sans jamais pouvoir rebondir. Populaire dans la population noire américaine il aurait pu devenir un vrai porte parole de sa communauté mais jamais il ne s’y investit jamais vraiment malgré les souhaits de sa femme. Marshall a besoin de reconnaissance et comme il souffre de n’avoir fait aucune étude, il essaye de s’inscrire à l’Institut Polytechnique de Worcester en espérant que sa popularité lui ouvrira les portes de l’établissement. Las, son admission est refusée ce qui désespère beaucoup Marshall. Il investit dans l’industrie de l’automobile et l’aviation et il s’associe avec un business man pour créer une société « the Major Taylor Manufacturing Company » dans le but de créer des roues métalliques n’ayant pas besoin de pneumatiques !!! Bien entendu c’est un échec et les deux hommes perdent environ 60 000 dollars dans l’affaire. Il investit ensuite dans 5 ou 6 autres affaires qui sont elles aussi des échecs cuisants. Durant toute cette période d’irrémédiable chute, Marshall Taylor soigne pourtant son image en vivant comme un ancien sportif fortuné qu’il est. Il est certes adulé par sa communauté et respecté par les blancs de sa ville, mais à trop vouloir préserver son statut et il finit par ne s’intégrer nulle part et beaucoup profite de son argent. Il se montre très généreux envers sa communauté religieuse et la population noire de la ville, oubliant de réclamer l’argent qu’il a prêter à certains, et pour d’autres arrêtant même parfois de collecter les loyers de ses appartements … Il se comporte ainsi et il continuera alors que déjà il ne roule plus sur l’or, toujours soucieux de se donner une image de respectabilité. Au-delà de ses libéralités, de son image qu’il prend tant de soin à modeler, il est finalement trsè seul. Il a réussi dans une société conçue par et pour les blancs et surtout il n'a pas un rapport intime avec le peuple qu'il a aidé. C’étaient des domestiques, des chauffeurs des portiers et ils étaient noirs…
En 1928 Marshall Taylor dont la situation matérielle est désormais très difficile écrit ses mémoires. Ce livre bizarrement s’arrête en 1909. De la suite de sa vie Marshall ne dit rien. Il a voulu que l'histoire de sa vie soit faite de courage et de détermination, une affirmation consciente de la possibilité de succès contre un destin accablant, plutôt qu'une histoire de doute et de crainte avec au bout l’inévitable défaite finale.
Son autobiographie « the fastest bicycle rider in the world » est éditée en 1929 au moment où la terrible crise boursière éclate. Il espérait que son livre inciterait les jeunes noirs à tenter une carrière sportive et surtout à ne pas être complexés en raison de leur couleur de peau. Hélas en ces temps difficile, son livre ne se vend pas et il n’arrive plus à joindre les deux bouts. La situation se dégrade encore quand il tombe très malade et il est contraint de vendre sa maison pour payer sa facture d’hospitalisation. Major Taylor dès qu’il se sent un peu mieux tente de vendre son livre en faisant du porte à porte mais c’est un nouvel échec. Sa santé se détériore encore et il décède le 21 juin 1932, dans une salle de charité du Cook County Hospital de, Chicago. Sportif adulé 15 ans plus tôt il n’y eut personne pour régler son enterrement et il fut inhumé dans la « tombe des indigents. »

Le dimanche 23 mai 1948, seize ans après sa mort, Marshall reçu enfin une sépulture décente grâce à la Schwinn Bicycle Company qui souhaita honorer la mémoire de celui qui demeure encore aujourd’hui le seul grand champion cycliste noir.

Aujourd’hui un groupe de businessmen et d’intellectuels a créé la Major Taylor Foundation (ou Major Taylor Society) qui cherche à faire connaître Marshall Taylor, son ascension et ses succès et à s’en servir comme modèle pour les jeunes noirs américains à la fois pour ses exploits sportifs et ses croyances religieuses. Plusieurs clubs portent le nom de Major Taylor et eux aussi propagent une image positive du champion. Par leurs intermédiaires et à titre posthume le nom de Major Taylor sert la cause politique des noirs ce que lui même n’a jamais osé faire. Les références à la foi de Taylor qui viennent se rajouter à l’exaltation de la réussite sportive de Taylor me laissent par contre très perplexe. Il est nécessaire je crois de rappeler que Taylor était pour certaines choses profondément rétrograde notamment en ce qui concerne le droit des femmes. Ainsi il refusa, par exemple, à sa fille le droit de poursuivre ses études pour devenir professeur d’éducation physique car il considérait que le sport n’était pas pour les femmes.

La vie de Marshall Major Taylor est finalement une histoire classique faite de grandeur et de décadence. A l’aise dans son sport, imbattable ou presque malgré un racisme féroce, Marshall Taylor n’a jamais su utiliser sa grande force de caractère en dehors des vélodromes. Lui qui avait vaincu la bêtise et montré au monde entier que les qualités physiques et humaines n’avaient pas de couleur, a hélas échoué lamentablement dans sa vie d’homme laissant l’impression d’un immense gâchis.

A Paris en 1908, probablement au vélodrome Buffalo

 

 

 

 


Une bicyclette de Major Taylor

On peut être un très grand champion et ne pas réussir sa vie d’ex, c’est dommage mais Monsieur Taylor, nous gardons de vous l’image d’un roi de la piste, celle du cyclone de Worcester comme vous étiez surnommé. Chapeau Monsieur Taylor pour votre carrière extraordinaire, pour votre volonté inébranlable et votre extraordinaire maîtrise de la course.

La tombe de Marshall Taylor

Vélodrome Major Taylor construit en 1982 à Indianapolis

Bibliographie :

    

Filmographie :

 

 

En 1992 un téléfilm intitulé "Tracks of Glory," raconta le périple de Taylor en Australie.

 

Barron Films. 1992. Producers: Paul Barron, Damian Parer. Music Bruce: Rowland.

 

 

 

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