Le Petit Braquet
 
 
- Chronique n° 57-8/-90 - Ceux qui ne revienrent pas ...
 
 
Coup de chapeau à

 

 

CEUX QUI NE REVINRENT PAS ! 

jean-giono

Le grand troupeau

« Il y avait toujours une trêve du petit matin, à l’heure où la terre sue sa fumée naturelle. La rosée brillait sur la capote des morts. Le vent de l’aube, léger et vert s’en allait droit devant lui. Des bêtes d’eau pataugeaient au fond des trous d’obus. Des rats aux yeux rouges, marchaient doucement le long de la tranchée. On avait enlevé de là-dessus toute la vie, sauf celle des rats et des vers. Il n’y avait plus d’arbres et plus d’herbe, plus de grands sillons, et les coteaux n’étaient que des os de craies, tout décharnés. Ca fumait doucement quand même du brouillard du petit matin.
On entendait passer le silence avec son petit crépitement électrique. Les morts avaient la figure dans la boue, ou bien ils émergeaient des trous, paisibles, les mains posées sur le rebord, la tête couchée sur le bras. Les rats venaient les renifler. Ils sautaient d’un mort à l’autre. Ils choisissaient d’abord les plus jeunes sans barbe sur les joues. Ils reniflaient la joue puis se mettaient en boule et ils commençaient à manger cette chair d’entre le nez et la bouche, puis le bord des lèvres, puis la pomme verte de la joue. De temps en temps ils se passaient la patte dans les moustaches pour se faire propres. Pour les yeux, ils les sortaient à petits coups de griffes, et ils léchaient le trou des paupières, puis ils mordaient dans l’œil, comme dans un petit œuf, et ils les mâchaient doucement, la bouche de coté en humant le jus. »


Jean Giono « le grand troupeau »

Le texte effrayant et dramatique de Jean Giono n’est hélas que le sinistre reflet de la grande boucherie qui ravagea l’Europe de 1914 à 1918. Le bilan comptable suffit à nous convaincre de l’inhumanité absolue de ce conflit : 13 millions de morts dont 1,4 million en France, 1,8 en Allemagne et 5 en Russie. Il suffit de lire les noms inscrits sur les monuments aux morts qui jalonnent les places de nos villages pour comprendre quel désastre ce fut pour l’ensemble de la  population. Il n’est pas rare de trouver trois voir quatre fois le même nom de famille gravé sur la pierre et l’on imagine alors, non sans être glacé d’effroi, le désespoir des mères, des femmes et des enfants de ceux qui ne revinrent pas. Les coureurs cyclistes participèrent comme les autres à l’effort de guerre et bon nombre d’entre eux le payèrent de leur vie.

Au début de la Première Guerre Mondiale, comme la grande majorité de la population les cyclistes furent emportés par une vague de nationalisme. Les français sont partis persuadés qu’ils pourraient facilement venger la défaite de 1870 et reprendre l’Alsace et la Lorraine alors que les Allemands voulaient simplement se battre pour le Kaiser. Si en Allemagne, au moins durant la première partie de la guerre, les sportifs de haut niveau furent protégés, ce ne fût pas le cas chez les alliés, c’est pourquoi aux cotés des anonymes on trouve bon nombre de grands champions. La disparition au combat de François Faber, Octave Lapize et Lucien Petit-Breton, tous trois vainqueurs du Tour de France, montre l’âpreté de ce conflit mais aussi la volonté de ces hommes qui ont, jusqu’au bout, accompli leurs devoirs.

Faber - Lapize - Petit Breton

Derrière la figure emblématique de ces trois hommes, ils sont nombreux les cyclistes, français, belges, allemands, anglais, luxembourgeois, italien à avoir perdu la vie durant la guerre. Peut importe les raisons qui ont poussé certains à s’engager dans la guerre, ainsi que leur nationalité, ils étaient tous, sans exception, passionnés par la petite reine et par le cyclisme. Ces hommes sont pour la plupart aujourd’hui oubliés et c’est à eux que s’adresse ce modeste hommage.

A ceux qui ne revinrent pas…

ceux qui ne revinrent pasCe n’est pas moins de soixante-cyclistes dont nous allons tenter d’évoquer la mémoire lors de ce coup de chapeau, pourtant cette liste est loin d’être exhaustive. Nous n’évoquerons pas ici Roland Garros, qui fût champion de France universitaire, ni Georges Parent, plusieurs fois décoré pour ses actions héroïques et qui succomba quelques jours avant l’armistice de la grippe espagnole. Les coureurs morts durant la 1ère guerre mondiale sont très nombreux mais, pour beaucoup d’entre eux, les modestes, les sans grades, il ne reste de leur vie et de leur carrière qu’un nom et un prénom. Parfois, malgré un long travail, nos recherches se sont révélées vaines et, avec regret, nous avons du écarter ceux pour qui aucune information relative à leur carrière, n’était en notre possession. Nous espérons que d’autres approfondiront ce modeste travail pour que ces hommes ne restent pas, à jamais, des silhouettes anonymes.

 

 

 

 

 

 

Qu’ils fussent Français, Allemands, Britanniques, Belges, Italiens, Autrichiens, Luxembourgeois ou Suisses, on peut classer les cyclistes qui ont payé de leur vie, leur engagement dans la guerre de 14 en deux catégories ; les anciens qui avaient déjà mis un terme à leur carrière quand la guerre s’est déclarée et ceux, généralement plus jeunes, qui étaient encore en activité quand le conflit a éclaté. Nous aurions pu tenter une autre répartition en séparant les pilotes d’avion de ceux qui furent versés dans l’infanterie, tant le nombre de cyclistes morts aux commandes d’un avion est important. La passion de la vitesse, le goût pour les innovations techniques ont, nous l’avons vu lors de précédents coups de chapeau, porté de nombreux cyclistes vers l’aviation qui n’en étaient encore qu’à sa préhistoire et probablement faut il voir là, les raisons qui ont conduit beaucoup de cyclistes à devenir pilote.

ceux qui ne revinrent pas
Les entraîneurs de la fameuse équipe « la Française » lors du bol d’or 1908

ALARY Philippe

né à Paris le 21 décembre 1882 à Paris, Philippe Henri Jean Alary fut coureur professionnel indépendant en 1913. Cette même année,  il a abandonné le Tour de France lors de la première étape. Il figure également sur la liste des inscrits de Paris-Roubaix 1913. Il est décédé à Sainte Menehoud en Champagne Ardennes, le 5 novembre 1914. Mort pour la France, le 13 juillet 1893

ALAVOINE HenriHenri Alavoine

était probablement moins doué que son frère Jean mais il fit une carrière honorable tout en se mettant régulièrement au service des ambitions de son frère.

Henri Alavoine termina le Tour de France à 4 reprises obtenant son meilleur résultat en 1913 : 25ème. Victime d’une chute d’avion, il est décédé le 19 juillet 1916 à l’hôpital de Pau.

BATILLY André

né à Paris le 2 juillet 1893, André Batilly était passé pro en 1913. Il a participé au Tour de France 1913 qu’il abandonna lors de la 1ère étape. Il figure également sur la liste des inscrits de Paris-Roubaix 1913. Il est porté disparu le 25 mai 1915 à Aix-Noulette dans le Pas de Calais. Déclaré mort pour la France par jugement du 17 décembre 1920.

   

BŒHLY Auguste

coureur né le 13 juillet 1893 à Genève, de parents Français, Auguste Bœhly fut champion de Suisse des 100 kilomètres amateurs. Sergent mitrailleur au 146ème régiment d’infanterie, il a été tué au lieu dit de la ferme Saint Michel à Pont à Mousson, le 22 juillet 1917.

BOILLOT Georges

Né à Valentigney le 3 août 1884 d’abord coureur cycliste au VC Levallois Georges Boillot est d’avantage connu pour sa brillante carrière de coureur automobile. Il remporta néanmoins une soixantaine d’épreuves chez les amateurs avant de s’intéresser définitivement au sport automobile. Mécanicien de formation, il devint pilote automobile professionnel en 1908 au sein de l'écurie Lion-Peugeot. Vainqueur du Grand Prix de l'ACF 1912 à Dieppe au volant d’une voiture dont il a participé à la conception, il s’affirme dès l'année suivante, comme l'un des meilleurs pilotes français du moment en s'imposant une deuxième fois consécutive au GP de l'ACF.

Georges Boillot

Considéré comme un as de l’aviation française, décoré de la croix de guerre et de la légion d’honneur, il sera abattu avec son appareil, près de Vadelaincourt le 19 mai 1916.

Emile Besnier

BESNIER Emile

né à Versailles Emile Besnier, fut coureur cycliste professionnel individuel en 1910 année où il participa au Tour de France. Il est mort au combat le 31 juillet 1915 à Aubigny en Artois.

BONINO Louis

Professionnel de 1910 à 1914, Louis Bonino a d’abord couru avec des sponsors personnels : Roques en 1910 puis Bastide en 1911 avant de courir trois années durant en tant que professionnel indépendant. Il est décédé le 10 mars 1918 à Marseille des suites d’une congestion pulmonaire contractée au front.

BRAMBILLA Césare

Né le 22 septembre 1882 à Milan, Cesare Brambilla était un coureur talentueux sur piste comme sur route. Chez les amateurs, il a remporté le championnat d’Italie du sprint en 1902 avant de passer professionnel en 1905. Cette même année, il prit la 2ème place du Circuit de Milan. C’est en 1909 que Cesare Brambilla connût son jour de gloire en s’imposant dans le Tour de Lombardie au nez et à la barbe de Carlo Galetti et Luigi Ganna. Il est décédé durant la dernière année de la guerre mais la date précise de sa disparition demeure inconnue.

BRONCHARD Georges

Né le 21 janvier 1887, Georges Bronchard fut professionnel durant 4 ans. En 1909, Georges Bronchard, qui jusque là, avait couru avec ses propres sponsors, intégra pour la première fois une véritable équipe, la formation « le Globe » où il côtoya des coureurs de renom comme Lucien Pothier et Constant Ménager. Lanterne rouge du Tour 1906, il fît mieux les années qui suivirent en terminant 21ème en 1907 et 29ème en 1908. Blessé au combat, il est décédé dans l’ambulance qui le ramenait vers l’arrière, le 27 avril 1918 à Villers sous Coudun.

CADOLLE Georges

Né le 24 mars 1889 à Buenos Aires, en Argentine, Georges Cadolle passa professionnel en 1910 au sein de l’équipe Alcyon Dunlop aux côtés de Gustave Garrigou, Eugène Christophe, Octave Lapize, Cyrille Van Hauwaert.  Il est décédé le 2 aout 1916 à Cerisy Gailly. Il a été déclaré « Mort pour la France ».

CARTIGNY Albert

né à Taillette dans les Ardennes le 14 décembre 1892, Albert Eugène Cartigny fut professionnel en 1912 et 1913 et il a participé au Tour de France 1913 qu’il ne put terminer. Il est décédé à Lamorville en Lorraine le 22 septembre 1914.

CHAUVIÈRE Alexandre

né à Saint Georges de Montaigu, le 2 avril 1892, Alexandre Marie Henri Chauviere a participé au Tour de France 1912. Il a abandonné lors de la 4ème étape. Il figure également sur la liste des inscrits de Paris-Roubaix 1913. Affecté au groupe cycliste de la 10ème division de cavalerie, il est mort au combat de Courtaçon le 6 septembre 1914.

CHEVEREAU Henri

Henri Chevereau est né le 10 octobre 1881 à Sélommes (41) et il a été tué à la Croix des Carmes (54) le 30 novembre 1915 lors des combats du bois-le-Prêtre. Il appartenait au 368è régiment d'infanterie. Il était ouvrier chocolatier. Il s'est marié à Lancôme le 16 novembre 1907 avec Rosalie Guibou.

Henri Chevereau à participé au Paris-Brest-Paris en 1901, il finit la course à la 17ème place des Touristes-Routiers en 90h38. Il est mentionné comme résidant à Blois en 1901 et figure dans le Cycling archives :  - Ici -

[Remerciements à Alain C. pour sa contribution]

COMES Léon

Léon Comes

Léon Comes n’a pas le palmarès ni probablement le talent de son beau frère, Léon Hourlier, avec qui il a trouvé la mort lors d’un accident d’avion à Saint Etienne au Temple dans la Marne, le 16 septembre 1915. Il était, pourtant un bon pistard très à l’aise dans les six jours. Né le 11 février 1889 à Perpignan, il comptait à son palmarès une 3ème place lors du championnat de France du sprint en 1908, une victoire au grand prix d’Angers 1909 ainsi que lors des six jours de Paris 1914, associé à son beau frère. Associé à Petit Breton il a également terminé 2ème des 6 jours de Bruxelles 1912.

Léon Comes

CONSTANT Louis

Louis Constant (parfois orthographié Constans, il s'appelait Marie-Jean) né le 22/01/1874 à Albaret-Sainte Marie en Lozère. Il est mort le 30/10/1915 en défendant la butte de Tahure dans la Marne. Il appartenait au 342e régiment d’infanterie.

Lors de ces terribles combats il a probablement connu le lieutenant Guillaume Apollinaire qui a écrit un magnifique poème dans Calligrammes :

Depuis dix jours au fond d’un couloir trop étroit
Dans les éboulements et la boue et le froid
Parmi la chair qui souffre et dans la pourriture
Anxieux nous gardons la route de Tahure

Il est aussi sur le grand monument aux morts pour la France qui est à St Etienne.

Louis Constant résidait à St Etienne (au 4 rue des Creuses en 1914) où il s’est marié le 30/07/1898 avec Marie Flavie Boissière. Il était ferblantier (Le ferblantier est celui qui fabrique ou qui vend des outils ou ustensiles en fer-blanc, souvent ménagers. Il s'agit d'objets en fer recouvert d'une fine couche d'étain) puis entrepreneur de vitrerie. Il a participé à ParisBrest-Paris 1901 qu’il a bouclé en 99h03 à la 22e place des Touristes-Routiers. (Le palmarès de Paris-Brest mentionne en effet qu’il résidait à St Etienne en 1901 et c’est le seul Louis Constant des morts pour la France qui soit compatible avec Paris-Brest 1901 et lié à Saint-Etienne).

Il fut aussi inscrit non-partant du Tour de France 1903. Il aurait participé au Tour de France 1909, qu'il aurait abandonné lors de la 4ème étape.

Plus de vingt Louis Constant ou Constans sont morts pour la France

CORDIER Philippe

Né le 17 juin 1888, le Narbonnais fut professionnel indépendant. Philippe Cordier participa au Tour 1909 et abandonna lors de la 3ème étape. Il est mort pour la France le 22 août 1914 à Lunéville, des suites de blessures de guerre.

COTTREL René Edouard Louis

47ème du Tour de France 1914, René Cottrel était natif de Saint-Ouen (18 juillet 1885). Il est décédé le 5 novembre 1916 à Vaux.

DEJOIE Maurice

né le 1er novembre 1890 à Aubervilliers Maurice Dejoie débuta sa carrière en 1910. Cette même année il termina 23ème du Prix de Clichy. Vainqueur de la seconde étape de la course Paris-Angers-Les Sables d’Olonne il termina également 10ème de Paris-Roubaix 1911, 5ème du brevet des 100 kilomètres de l’UVF 1914 et 21ème de Paris Menin 1914. Passé professionnel au début de l’année 1914 au sein de l’équipe Clément-Dunlop, il prit le départ du Tour de France 1914 avec le dossard  numéro 46 mais il abandonna durant la troisième étape. Il est décédé dans un hôpital militaire le 4 novembre 1915 à Moudros en Grèce, des suites d’une maladie contractée en service. Il avait été blessé lors de la bataille des Dardanelles dans la péninsule de Gallipoli.

DELRIEU Albert

Le coureur, né le 25 novembre 1886 dans le 16ème arrondissement de Paris, était passé professionnel sur le tard en 1914 et dès le début du conflit il avait rangé son vélo pour devenir pilote. Son avion fut abattu par les allemands, le 20 mars 1916 à Uzein Albert Delrieu a été déclaré « mort pour la France » .

DEMKE Bruno

Stayer de renom dans son pays, Bruno Demke est né le 27 août 1880 Professionnel de 1902 à 1914, il a remporté de nombreuses épreuves au cour de sa carrière dont le Grand Prix d’Europe en 1910. Il a troqué son vélo pour leBruno Demkes commandes d'un avion au début de la guerre. Blessé une première fois en vol, il réussit à traverser les lignes ennemies et à revenir à bon port ce qui lui valut la croix de fer, haute distinction de l’armée allemande. Il est mort le 24 août 1916 dans l’accident de son avion lors du décollage à l'aéroport de Döberitz dans le Brandebourg. Bruno Demke avait 36 ans.

Bruno Demke

DIDIER Raymond

né à Foulain en Champagne Ardennes le 23 septembre 1891, Raymond Auguste Didier fut professionnel indépendant de 1908 à 1911. Il abandonna le Tour de France 1910 lors de la 1ère étape. Il est mort au combat, au bois le Prêtre en Meurthe et Moselle, le 8 avril 1915.

DOTTSCHADISS Richard

Coureur de talent, Richard Dottschadiss a gagné en 1912 la classique allemande Halle, Potsdam, Halle. Il fut incorporé dans l’armée allemande dès le début de la guerre. Presque continuellement dans les tranchées du front occidental et y mourut bêtement d’une appendicite en 1916. Richard Dottschadiss avait 23 ans.

EICKOLL Albert

Né en 1886, Albert Eickoll était un coureur polyvalent à l’aise sur la route comme sur la piste. Il a remporté le Rund um Wuppertal et du Rund um Duren en 1910 ainsi que Hannover-Hamburg-Hannover et Ludwigshafen-Basel-Ludwigshafen en 1911. En 1912 associé à Otto Rosenfeld, il a enlevé les 6 jours de Francfort.

ENGEL ÉmileEmile Engel

Né le 5 avril 1889 à Colombes Emile Engel et mort le 14 septembre 1914 à Maurupt-le-Montois, Emile Engel fût professionnel de 1910 à 1914. Il a remporté une étape du Tour de France 1914. Son frère Louis a également été coureur professionnel. 1914 avait été pour Emile Engel, l’année de la confirmation, il était désormais un coureur sur qui il fallait compter dans les classiques tout comme dans les épreuves en ligne qui convenaient à ses talents de routier sprinteur.

palmares

1910
Vainqueur de la 10ème  étape du Tour de France des indépendants
3ème de Paris-Tours
1911
1er 12ème étape du Tour de France des indépendants
1913
1er 1re étape du Tour de Belgique
1914
1er 3ème étape du Tour de France, 2ème de la 15ème étape, 10ème du Général
2ème du championnat de France sur route
2ème de Paris-Menin
2ème de Paris-Tours

Emile Engel

Source : gallica.bnf.fr

(bibliothèque nationale de France).

 

 

François Faber et Emile Engel (à gauche) lors de la course des 6 heures de Buffalo - 1913)

ESSER Jacob

Né à Koln (Cologne), le 23 septembre 1893, Jacob Esser suivi le chemin tracé par son frère ainé Jean, et comme lui, il devint pistard. Il était considéré comme un excellent stayer dans son pays. 3ème des 6 jours de Mainz (Mayence) et 5ème des 6 jours de Francfort en 1911. On le retrouve en 1912, 5ème des 6 jours de Bruxelles avec son frère, 8ème des  6 jours de Berlin. Il fût tué le 8 juillet 1917.

ETIEN René

Né le 28 juin 1886 à Saint Jean d’Angely, René Etien fut pro individuel en 1912. Il a été tué lors de la bataille des Dardanelles, dans la presqu’ile de Gallipoli en Turquie, le 6 mai 1915, lors des violents combats qui opposèrent l’armée Ottomanes aux alliés dont les forces étaient composées de troupes britanniques, françaises, australiennes et néo-zélandaises.

   

EVRAERTPierre

coureur belge participa à plusieurs tours de France en tant qu’indépendant. En 1912, Pierre Evraert termina la grande boucle à la 26ème place et à la 29ème place en 1914. Il fut tué à Steenstraete commune de Zuidschote en Flandre occidentale en avril 1915.

FABER François

Vainqueur du Tour 1909, second du Tour en 1908 et 1910, 5ème du Tour 1913, 7ème en 1907 et 9ème en 1914, François Faber était probablement l’un des plus grands champions de sa génération. Né dans l’Eure à Aulnay sur Iton, le 26 janvier 1887, d’un père luxembourgeois et d’une mère née en Lorraine, François Faber obtint la nationalité luxembourgeoise en 1909. Il était pourtant le plus français des luxembourgeois et n’écoutant que son courage, il s’engagea dans la légion étrangère seulement cinq jours après la déclaration de guerre. Il fut tué au combat le 9 mai 1915 au mont Saint Eloi près de Carency lors de la bataille des ouvrages blancs. Il est décédé quatre jours seulement après la naissance de sa fille…

faber

François Faberpalmares

Tour de Lombardie 1908
Tour de France 1909
Paris Bruxelles 1909
Sedan Bruxelles 1909
Paris Tours 1909€
Paris Tours 1910
Bordeaux Paris 1911
Paris Roubaix 1913
Vainqueur de 17 étapes du Tour entre 1907 et 1913

FASTRE VictorVictor Fastre

Le coureur belge, né à Liège le 19 mai 1890, aimait tout particulièrement sa région car c’est là qu’il obtint les meilleurs résultats de sa brève carrière. Victor Fastre est notament vainqueur de Liège Bastogne Liège en 1909, il passa professionnel en 1910 au sein de la brillante équipe Alcyon Dunlop qui comptait dans ses rangs Gustave Garrigou, Engène Christophe, Octave Lapize, Cyrille Van Hauwaert. Il termina 5ème de celle que l’on n’appelait pas encore la doyenne des classiques en 1912. Il est décédé le 12 septembre 1914.


Source : http://siteducyclisme.net

FRANZ Ernst

Inconnu en France, il avait tout pour devenir un très grand champion. Né le 8 mars 1894 à Karlovy Vary. ce coureur allemand était si doué qu’il passa professionnel à l’âge de 17 ans. Grimpeur, rouleur et sprinteur, Ernst Franz avait tout pour s’imposer sur les classiques comme sur les grands tours. A 19 ans, il réussit l’exploit de remporter le réputé Tour de Cologne (Rund Um Köln) 1913 En 1914, il s’adjugea à nouveau le Rund um Köln, ainsi que le championnat d’Allemagne professionnel. Il est décédé le 9 février 1915 sur le front des Carpates. 

FRIOL Émile

Le drômois Emile Friol était un coureur très talentueux comme en témoigne ses deux titres de champion du monde de vitesse et de multiples titres de champion de France. Né le 6 mars 1881 à Tain l’Hermitage, il est mort bêtement le 16 novembre 1916 dans un accident de moto près du village de Dury. Selon le Docteur Aurenche qui lui a consacré un livre, Emile Friol aurait été renversé alors qu’il circulait à moto dans le cadre de son service, par un camion américain fou. Le chauffeur de ce véhicule aurait été tué par une balle allemande quelques instants avant qu’Emile Friol ne le croise.

 

Départ du match Ellegaard – Friol (à droite), vélodrome Buffalo, 23/10/1910

Emile Friol

 

 

Emile Friol

Emile Friol

palmares

1904    1er du Championnat de France, Piste, Sprint,
1905    3ème Championnat National, Piste, Sprint, Elite,
1906    1er du Championnat de France de Sprint,
            1er du Grand Prix de France
            3ème du Championnat du Monde, Piste, Sprint,
3ème du GP de Paris, Sprint,
1907    8 victoires dont :
1er du GP de Paris, Sprint
1er Championnat de France de Sprint
1er du Championnat du Monde, Piste, Sprint,
3ème du Grand Prix de Copenhague (DEN) 
1908    3 victoires dont
            1er à GP de l´UVF, Sprint
2ème du Championnat de France de Sprint
1909    1er du GP de Paris, Sprint
            Champion d’hiver de vitesse
1910    12 victoires dont :
1er du GP de l´UVF, Sprint
1er  u GP de Paris, Sprint
1er Championnat de France de Sprint
1er du Championnat du Monde, Sprint,
            1er du championnat d’Europe de Vitesse
1911    6 victoires dont :
1er du GP de l´UVF, Sprint
2ème du Championnat de France de sprint 
1912    3 victoires
2ème du GP de l´UVF, Sprint
3ème à GP de Paris, Sprint (FRA) 
2ème du Championnat de France de Sprint
1913    4 victoires dont :
1er Championnat de France de Sprint
2ème du GP de l´UVF, Sprint
1914    1er grand Prix de Paris
2ème Championnat de France de Sprint

 

FILY Camille

Camille Fily est aujourd’hui encore, et probablement pour très longtemps, le benjamin de tous les participants au Tour de France. Né le 13 mai 1887, il a terminé 14ème du Tour 1905 à seulement 18 ans. Camille Fily est mort au champ d’honneur, au Mont Kemmel le 11 mai 1918, fauché alors qu’il portait un message… en vélo.

FINN Fritz

Né le 17.05.1888 à Anklam, petite ville située dans le Land du Mecklembourg-Poméranie-Antérieure [Mecklenburg-Vorpommern] Fritz Finn est un pistard allemand, mort pour l’Allemagne le 16.09.1915 Vilnius en Lituanie. 5ème des 6 jours de Dresde en 1912, sélectionné en équipe d’Allemagne pour les championnats du monde de vitesse de Leipzig en 1913, il s’était également produit sur les pistes de Copenhague et de Paris où on le retrouve à deux reprises 2ème de courses de primes au Veld’hiv en décembre 1912.

(Remerciements à Calumet et ses amis "généacyclistes")

FLAMENG Léon

Né le 30 avril 1877 à Paris Léon Flameng représenta la France lors des 1er Jeux Olympiques de l’ère moderne en 1896 à Athènes. Il fut champion olympique sur le 100 km en 3h08'19" avec 14 tours de piste d'avance sur le deuxième. La performance est d'autant plus remarquable que Flameng chuta lourdement pendant la course. Suite à ce succès indiscutable, Flameng fût porté en triomphe par les spectateurs, et quand le drapeau français fût hissé au mat en l'honneur de sa victoire, la foule se découvre en marque de respect. Jamais jusque là, la levée du drapeau en l'honneur d'un vainqueur n'avait été salué ainsi par les spectateurs. On comptait pas moins de 20 000 personnes au vélodrome dont la famille royale grecque.
Après ce succès, Flameng prend part à trois autres épreuves et remporte deux nouvelles médailles, une d'argent et une de bronze.

palmaresJeux olympiques d’Athènes 1896Léon Flameng
Médaille d'or sur 100 km
Médaille d'argent sur 10 km
Médaille de bronze du sprint (2 km)

 

Léon Flameng est décédé au combat le 2 janvier 1917 à Eve.

GARDENT Louis.

est né le 18 août 1878 à Auris en Oisans, commune situé dans le département de l'Isère, ouvrier dans les usines de papier Lancey, puis dans l'imprimerie en région parisienne, en effet, au printemps 1910, suite aux graves inondations de Paris, les papeteries "Bergès" rachètent les papeteries de "L'Auto-Journal" créateur du Tour de France à Persan-Eaubonne, à une quarantaine de kilomètres de Paris, Louis Gardent aura donc l'opportunité de travailler en cette région parisienne, précisement à Iran (au dire de la famille) mais plus vraisenblablement à Persan (Iran n'etant pas dans la liste des communes de france) - il sera mobilisé en 1914, très gravement blessé au combat, il décèdera des suites de ses blessure dans l'asile de fou de St Robert à St Egrève le 10 décembre 1917.
Cycliste professionnel entre 1907 et 1909, il participa à 3 tours de France
1907 : Equipe Alcyon - (Participation au Tour de France - non partant lors de la 5ème étape)
1908 : Equipe Salomon - (Participation au Tour de France - abandon lors de la 8ème étape)
1909 : Equipe Salomon - (Participation au Tour de France - classé 40ème)

Louis Garden

(Remerciements à M. DODE Bernard pour les informations)

GARNIER Auguste

coureur cycliste professionnel en 1914, Auguste Garnier a participé au Tour de France. 37 Auguste Garnier sont « mort pour la France » et faute d’informations suffisantes, il ne nous a pas été possible, de retrouver les origines géographiques et la date de naissance de celui qui fut coureur cycliste.

GASCOYNE Tomas

Né le 17 août 1876, le britannique Tomas Gascoyne était un sprinteur de talent qui remporta de nombreuses courses dans son pays et qui professionnel de 1897 à 1900 se classa second du grand prix de l’UVF en 1900. Il n’était plus en activité depuis de nombreuses années quand la guerre éclata et il fût tué le 4 octobre 1917, lors de la bataille de Passchendaele (que l’on nomme parfois la troisième bataille d'Ypres) qui eut lieu entre le 31 juillet et le 6 novembre 1917 en Flandre occidentale. La British Army, l'armée canadienne et des renforts de l'armée française y combattirent l'armée allemande.

GAUTIER Julien

Julien Gautier, « champion parisien des Tout-petits » puis coureur professionnel est tombé au champ d’honneur au mois d’août 1917. Il fut actif sur les pistes parisiennes de 1912 à 1914. On le retrouve notamment 2ème du Prix des Abonnés, au Parc des Princes en septembre 1912. Il est également cité en février 1912 par la revue de l’UVF dans un article consacré à Michaux, l’inventeur de la pédale. Il fait partie de la première liste des donateurs ayant répondu favorablement à la souscription lancée pour aider la famille de Michaux, décédé dans un profond dénuement.

GAYLER Herbert

Originaire de la bourgade de Chislehurst au Royaume-Uni, où il es né le 3 décembre 1881, Herbert Gayler eu l’honneur de représenter son pays aux Jeux Olympiques de 1912 pour l’épreuve du contre la montre. Il termina la course à une modeste 30ème place. En 1913, il passa professionnel. Il est décédé le 23 juin 1917 dans le sud du Waziristan au Pakistan

GOMBAULT Paul

Né le 29 avril 1886, Paul Gombault devint professionnel en 1909. Il aurait été recordman du kilomètre. Abattu lors d’un combat aérien, il est décédé le 31/07/1916 à l'hôpital Auxiliaire du Crotoy.

GREGL Franz

Considéré alors comme l’un des meilleurs routiers allemand, Franz Gregl a remporté la version organisée pour les militaires de la grande course autrichienne de l’époque le « rund um die Gletscher ». Il disparaît en 1915 lors d’un combat aérien. Après sa mort, Franz Gregl reçu à titre posthume la Croix de fer.

GUYON Émile

Pro individuel en 1913 et 1914, Charles Emile Guyon était le fils d’un horloger originaire du Doubs et installé à Locle en Suisse. 26ème du Tour de France 1911, 43ème en 1914, il s’est engagé dans l’armée française à Besançon, dès le début de la guerre. Caporal, il est mort dans un accident d’avion à Pau. Son nom figure sur le monument aux morts de la ville d’Annemasse en Haute Savoie (source mémoire du cyclisme).

HAILLOTTE Ernest

Jules Joseph Ernest Haillotte est né à Allamps dans le département de la Meurthe et Moselle le 1er juillet 1887. Il a participé au Tour de France 1908 qu’il a abandonné lors de la 3ème étape. Il a été tué à Fleury dans la Meuse le 27 février 1916. Mort pour la France

HÉLIOT Edmond

né le 5 novembre 1878 à Confolens dans les Charentes, Paul Edmond Joseph Héliot fut professionnel en 1910. Il abandonna le Tour de France 1910 lors de la 3ème étape. Il est mort au combat ;le 5 octobre 1914 à Armancourt en Picardie.

HÉLOIN Adrien

né le 27 juin 1889 à Vervins en Picardie, Arthur Adrien Héloin passa pro en 1910. Il mourut au combat tout près de chez lui, à Bucy-le-long en Picardie le 13 janvier 1915.

HENRI FrançoisFranck Henri

dit Franck Henri est né le 5 octobre 1892 à Landerneau. Grand espoir du cyclisme français sur piste, champion de France de cyclisme en 1913 et 1914. Vainqueur de près de 25 courses dont deux fois sur le mythique Paris-Roubaix, il a été tué le 9 novembre 1914 à Courcelles sur Vesles.


12 octobre 1913, Buffalo, match Lapize contre Franck Henry

HOURLIER LéonLéon Hourlier

- On associe souvent Léon Hourlier à son beau frère Léon Comes avec qui il fit équipe dans des épreuves de six jours, car ils trouvèrent la mort dans le même accident d’avion à Saint Etienne au Temple dans la Marne, le 16 septembre 1915 alors qu’ils rendaient visite à un autre aviateur connu, le boxeur Georges Carpentier.

27 avril 1913, Vélodrome Buffalo (ci dessous)

Léon Hourlier

Léon Hourlier

 

Léon Hourlier

 

 

 

 

 

 

 

 

palmares

 

 

 

 

1908    1er Championnat National, Piste, Sprint, Elite,
1909    1er du Grand Prix de Barcelone
1910    1er du Grand Prix de Rennes
1911    1er Championnat National, Piste, Sprint, Elite,
1er du Grand Prix de Paris
2ème du Championnat du Monde, Piste, Sprint, Elite, Rome 
2ème du Grand Prix de Copenhague, Sprint, (DEN) 
3ème du GP de l´UVF, Sprint
2ème du GP de Paris, Sprint
1912    1er du GP de Paris, Sprint
1er championnat d’Europe de vitesse
1913    2ème Championnat National, Piste, Sprint, Elite,
1914    1er du GP de Paris, Sprint
           1er de Grand Prix de Berlin
1er  Championnat National, Piste, Sprint, Elite,
1er des Six Jours de Paris avec Léon Comès,

Léon Hourlier était un coureur populaire et profitant de sa notoriété il a également écrit un petit opuscule intitulé « Le vélo, Comment je m’entraîne ! Le chiqué ! Conseils aux jeunes, etc !

Sorède (Sorède est une commune française située dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie.)

Deux cyclistes sacrés champions en 1914 mis à l’honneur

Rares sont les champions sorèdiens au niveau national voire européen ou même mondial. C’est grâce à Gilbert Llong, une des mémoires culturelles du village, que Sorède a pu découvrir lors d’une conférence dans le cadre du centenaire de l’armistice, que deux grands champions cyclistes sorédiens avaient fait la une de leur sport au début du XXe siècle et plus précisément avant la Grande Guerre de 1914. Ils s’appelaient Léon Hourlier et Léon Comès et étaient beaux-frères.

Léon Hourlier avait épousé la Sorédienne, Alice Comès, mezzo soprano à l’opéra comique et a été 3 fois champion de France sur piste (en 1908,1911 et 1914). Son maillot tricolore, prêté par la famille, était exposé lors de la conférence de G. Llong. Le champion s’est illustré au niveau européen (médaille d’argent en 1913) et mondial (médaille d’argent à Rome en 1911).

Les deux "Léon" (Hourlier et Comès) ont gagné, début 1914, avec 4 279 km à eux deux, les célèbres "6 jours de Paris", course cycliste mythique de cette époque au Vel d’Hiv. Ils ne savaient pas que c’était leur dernière grande course.

Et la guerre arriva avec son cortège mortifère.

Les deux "Léon" deviennent aviateurs sur les fameux bombardiers "Voisin" reconnaissables à leur hélice arrière.

Un accident d’avion le 16 octobre 1915 les emporta. Leur souvenir est inscrit sur les monuments aux Morts de cette tuerie qu’a été la Première Guerre mondiale dont les victimes pensaient être la der des der. Hélas !

Le maire, Yves Porteix, après avoir félicité Gilbert Llong pour sa brillante conférence. Il a laissé entendre qu’un hommage plus conséquent pourrait être rendu en 2019 à ces deux grands champions sorédiens morts pour la France, la paix et notre liberté. Ce serait bien sûr mérité.

Source : (Publié le 02-12-2018)

JAUZIN Pierre

Pierre Fortuné Guillaume Georges Jauzin fut coureur cycliste professionnel de 1908 à 1914. Coureur sur piste avant tout il a effectué l’essentiel de sa carrière sur les vélodromes Parisiens. A son palmarès on retrouve des victoires et des places d’honneurs dans les épreuves de handicap, les courses de primes et les éliminations :1er d’un handicap lors du challenge national de vitesse disputé au vélodrome de Vincennes le 15 juillet 1909. 1er d’une course par élimination, 1er  d’une course de l’heure et 4ème de l’épreuve de vitesse au vélodrome municipal de Vincennes le 4 mai 1914. On le retrouve également sur la route : 9ème du circuit de l’Est en août 1908. Il avait arrêté la compétition en 1914 pour se consacrer à la fabrication de pneumatiques.
Né le 18 août 1889, il fut tué à Maurupt le Montois, le 10 septembre 1914.

JULIEN Francois Joseph

né le 19 mai 1890 à Marseille, Francois Joseph Julien qui durant la guerre était devenu caporal pilote au sein de la 32ème section d’aviation est décédé le 6 octobre 1916 des suites d’une chute d’avion survenu sur le territoire de la commune de Sauvagnon près de Pau. Professionnel indépendant de 1910 à 1912, il a participé à deux reprises au Circuit Peugeot que l’on nomme souvent le Tour de France des indépendants 14ème au général en 1910 et 20ème en 1911. Il a également terminé 4ème de Nice-Draguignan-Nice en 1912. Son nom est parfois orthographié Jullien.

KERFF Marcel Marcel Kerff

Marcel Kerff est à ma connaissance le plus vieux coureur cycliste à avoir trouvé la mort durant la guerre de 14. Né le 2 juin 1866 à Fouron-Saint-Martin en Belgique, il fut coureur cycliste professionnel de 1896 à 1904. Il a participé au Tour de France 1903 et s'y est classé 6ème malgré ses 37 ans. Il a également terminé 10ème de Paris-Roubaix en 1897 et 6ème en 1899. Il a remporté les 48 heures d'Anvers en 1900. L’histoire de Marcel Kerff est tragique. Peu après l'invasion de la Belgique, au début de la Guerre, il se rendît à moto à proximité d'un camp allemand à Mouland, afin de voir ce qu’il s'y passait. Arrêté par les soldats allemands, il paya très cher sa curiosité. Il sera condamné à mort pour espionnage et exécuté par pendaison le 7 août 1914 à Moelingen,. Un monument a été érigé près du lieu de son exécution, en mémoire des cyclistes belges morts durant le conflit

LACHAISE Émile

Passé professionnel tardivement en 1909, Emile Lachaise était né dans le deuxième arrondissement de Lyon, le 13 octobre 1880. Pro de 1909 à 1914, il avait prit la 20ème  place du Tour 1909. Disparu au combat, il a été déclaré décédé le 25 septembre 1915 à Tahure dans la Marne.

LACOT Eugène-Raymond

mort pour la France à l’hôpital de Verdun, le 25 février 1915, des suites de ses blessures, Eugène Raymond Lacot était né le 1er mars 1884 à Chasseny dans l’Aisne. Professionnel de 1908 à 1912, il a notamment terminé 13ème de Paris Bruxelles 1908 et 18ème de Paris Tours 1910. Il a prit le départ du Tour de France en 1908 et 1909 mais il n’a jamais terminé la grande boucle. En 1911, il est très souvent cité dans le groupe des sprinteurs et des routiers qui s’entrainent au vélodrome d’hiver aux cotés de Perchicot, Petit-Breton, Polledri, Ellegaard et bien d’autres encore.

LAPIZE Octave

Né le 24 octobre 1887 à Montrouge, celui que l’on surnommait « le frisé » était un coureur talentueux. 3ème des 100 kilomètres sur piste lors des Jeux Olympiques de Londres en 1908, recordman du monde de l’heure derrière moto la même année, il passa professionnel en 1909. Brillant coureur de classique il prit le départ de six Tour de France et n’en termina qu’un seul, qu’il remporta, en 1910. Octave Lapize était un patriote convaincu. Bien que réformé pour un problème de surdité, il s’engagea dans l’armée de l’air en 1915. D’abord pilote, il devint ensuite instructeur au centre d’Avord, à proximité de Bourges. Envoyé au front en février 1917, dans la région de Bar le Duc, le sergent Lapize est abattu lors d’un combat aérien, le 14 juillet 1917, en Woëvre, à Noviant-aux-Prés.

Octave Lapizepalmares

Tour de France : 1910
6 victoires d’étapes sur le Tour de France
Paris-Roubaix : 1909, 1910, 1911
Paris-Tours : 1911
Paris-Bruxelles : 1911, 1912, 1913
Championnats de France de cyclisme sur route : 1911, 1912, 1913
Championnat de France amateur sur route : 1907

 

 

Octave LapizeOctave Lapize

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LAFOURCADE François

14ème du Tour 1910 après avoir prît la seconde place du Bol d’Or de Paris et terminé 5ème de Bordeaux Paris, François Lafourcade était un coureur polyvalent. Sa carrière fut interrompue en 1912 par une sale affaire. Il fut accusé d’avoir empoisonné Paul Duboc, second du classement général, lors de l’étape Luchon Bayonne du Tour 1911 et il fût suspendu à vie par l’Union Vélocipédique de France. Ne réussissant pas à obtenir sa réhabilitation auprès de l’UVF, il signa en 1913 une licence à la Société des Courses, petite fédération concurrente de l’UVF. En 1913, il enleva le Bordeaux Paris organisé par à la Société des Courses ainsi que Paris Châtellerault 1914. Dès le début de la guerre, il s’engagea et devint pilote d’avion en 1915. Il est mort lors d’un combat aérien. Son avion ayant prit feu il aurait tenté dans un geste désespéré de sauter de son appareil, le 16 août 1917. Pour certains le lieu de son décès est la commune du Tréport pour d’autres il s’agît d’Eu.

François Lafourcade
5 Juin 1911, vélodrome de Buffalo, course de  24 heures, D'Anest et Lafourcade (à droite)

LE BARS Francis

 Coureur breton originaire de Morlaix, Francis le Bars est né le 28 septembre 1889 et il est décédé le 6 octobre 1914.

LECUONA Louis

né à Paris le 13 novembre 1884, enfant de l’assistance publique, René Alphonse Louis Lecuona fut professionnel une saison, en 1904. Il abandonna le Tour de France 1904 lors de la 1ère étape sous les couleurs de l'équipe de France. Il est mort pour la France, le 8 janvier 1915 lors de combats aux tranchées « sous Reims » (formule employée sur sa fiche militaire).

LUTZ GeorgesGeorges Lutz

Né dans le 18ème arrondissement de Paris, le 3 novembre 1884, Georges Lutz s’illustra chez les amateurs en décrochant en 1911, le titre de champion de France des 100 kilomètres sur route. Il est décédé à Bar-le-Duc, le 31 janvier 1915, des suites d’une maladie contractée au front.

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MAITROT Emile

Né le 2 juillet 1882 à Merville, Emile Arsène Maitrot fut sacré champion du monde de vitesse amateur en 1901 à Berlin. Il est décédé le 14 septembre 1916 à Lihons.

MARCASTEL François

né à Le Nayrac, petite commune de l’Aveyron, le 23 février 1873, François Marcastel fut coureur professionnel en 1904, année où il prit le départ du Tour de France qu’il abandonna dès la 1ère étape. Il est mort des suites de ses blessures, le 6 novembre 1914, à l’hôpital de Hanovre en Allemagne.

MATHONAT Gabriel

Gabriel Eugène Mathonat, né le 1er avril 1883 a commencé sa carrière professionnelle en 1907 dans l’équipe Clément. On le retrouve également en 1910 au sein de la formation Labor-Dunlop avec laquelle il participa au Tour de France qu’il termina en 31ème position. Il fut tué le 22 août 1914 à Ville-Houdlemont.

MAZAN Anselme

Anselme Mazan est né le 16 septembre 1883, il est le frère cadet de Petit Breton et participa au tour de France 1907 et termina entre autre 12ème de Dijon Lyon (épreuve du GP Prix Wolber) en 1909. Il fut tué au bois de la Gruerie, le 8 juin 1915. Des trois frères Mazan, seul Paul qui fût lui aussi coureur cycliste et obtint même un titre de champion de France chez les amateurs, échappa au massacre.

MAZAN Lucien, dit Petit Breton.

Le père de Lucien et d’Anselme Mazan après avoir subit une lourde défaite aux élections législatives perdit toute la clientèle de son horlogerie et fut contraint de s’exiler en Argentine. Lucien Mazan se passionne dès son plus jeune âge, pour les exploits de coureurs cyclistes. Il achète une bicyclette et se lance aussitôt dans la compétition sur piste où il remporte rapidement de beaux succès. Pour cacher cette pratique sportive à son père qui la désapprouve fermement, il se fait appeler « Breton ». Il devient champion d'Argentine sur piste, puis sur route en 1899 et se construit une solide réputation de coureur batailleur, attaquant et courageux. Il est par sa façon de courir très apprécié du public. Après avoir passé une partie de sa jeunesse en Argentine, d'où son surnom « l’argentin », Lucien Mazan, de retour en France, garde son pseudonyme et sa petite taille le fait désormais appeler « Petit Breton ». Il est le premier à gagner deux fois le Tour de France en 1907 et 1908. Il remporte également Paris-Tours en 1906 et Milan-San Remo en 1907. Il meurt au front, le 20 décembre 1917, dans un accident d'automobile, alors qu'il revient de convoyer des officiers.

Lucien Mazan Lucien Mazan

Lucien Mazan Lucien Mazan

palmares

Record du monde de l’heure : 41,110 km au Vélodrome Buffalo de Paris (1905)
Record du monde des 20 km : 28' 59" 4 (1905)
Record du monde des 10 km : 14' 04" 4 (1905)
Tour de France : 1907, 1908
Bol d'or : 1904 (852 km en 24 heures) (2ème: 1902)
Paris-Tours : 1906 (3ème: 1912)
Milan-San Remo : 1907
Paris-Bruxelles : 1908
Tour de Belgique : 1908 (vainqueur de 4 étapes)
Tour de Catalogne : 1909
Tour de Tarragone : 1909
Buffalo-Cup : 1909
7 victoires d’étapes sur le Tour de France
1 victoire d’étape sur le Tour d'Italie 1911
2ème sur Bordeaux-Paris : 1912
2ème sur Paris-Hesdin : 1907
3ème du championnat de France sur route : 1910
3ème de Paris-Tours : 1912

MEZIÈRE Auguste

Auguste Jean Mézière a prit le départ du Tour de France en 1909 et il a abandonné dès la 1ère étape. Né le 24 octobre 1886 à Champagne dans la Sarthe, il est mort par la France, le 22 août 1914 à Roblemont en Belgique.

MICHEL Joanny

Joanny Michel, ce patriote a participé au Tour de France 1909. Il a abandonné lors de la 3ème étape. Né le 24 juillet 1887 dans le département de Seine et Oise, il est mort pour la France, selon la formule consacrée, le 25 février 1915 à Ville-en-Woëvre dans la Meuse.

NARCY Marceau Marceau Narcy

Né le 31 mars 1889 à Briare, Marceau Narcy était issue d’une famille de coureurs et ses trois frères Ferdinand, Camille et André firent eux aussi des compétitions à un haut niveau. Marceau est décédé au Lazaret de Romagne sous Faucon le 11 septembre 1914, après avoir été fait prisonnier par les allemands. Professionnel de 1906 à 1910, il a notamment terminé 22ème du Tour de France en 1907 et en 1908. Il couru deux ans (1908-1909) pour la grande équipe Alcyon, et en 1909, par exemple, Marceau Narcy fut l’équipier de François Faber, Gustave Garrigou, Eugène Christophe, Louis Trousselier et Cyrille Van Hauwaert.

NIEPCERON Albert

Albert Edemire Niepceron vît le jour le 15 aôut 1883 à Semblançay. Il est mort le 23 octobre 1918 à Coulommiers. Professionnel en 1903-1904, il serait, selon le site mémoire du cyclisme, mort comme l’ensemble de sa compagnie dans une attaque vaine et suicidaire comme aimaient à en lancer les généraux français de l’époque, bien au chaud dans les bureaux de l’Etat Major.

OPEL Ludwigles frères Opel

Avant de devenir les fondateurs de la célèbre marque automobile, les cinq frères Opel : Fritz, Heinrich, Wilhem, Carl et Ludwig furent tous de très bons coureurs cyclistes. Ludwig, le dernier né de la fratrie (1er janvier 1880) pratiqua le cyclisme en compétition de 1896 à 1899 en tant qu’amateur puis il devint professionnel jusqu’en 1906. Très bon pistard, Ludwig Opel fût vice champion du monde amateur du sprint en 1898. Oberleutnant du régiment 24, il est mort sur le front de l’est le 16 avril 1916.

 

ORIANI Carlo

Né le 5 novembre 1888 à Cinisello Balsamo, dans la province de Milan en Lombardie, Carlo Oriani est un coureur cycliste italien méconnu en France malgré un solide palmarès. Professionnel de 1908 à 1915, il a notamment remporté le Tour de Lombardie en 1912 et le Tour d'Italie 1913. Il a également prit la 5ème du Giro 1908. Carlo Oriani est mort le 3 décembre 1917 à Caserte des suites d’une pneumonie, contractée en plongeant dans les eaux glacées d’une rivière pour tenter de sauver un camarade.

Carlo Oriani Carlo Oriani
Carlo Oriani au départ de Paris Tours 1913

PELLEGRIN (?)

le coureur marseillais spécialiste de la piste n’était pas très connu en dehors de sa Provence natale. Il semble avoir été professionnel. S’agit-il du même coureur que le Pellegrin qui participa en 1911 au Circuit Cycliste Français organisé par la maison Peugeot (Tour de France des Indépendants) et que l’on retrouve 22ème de la 5ème étape puis 9ème de la 6ème  étape et 13ème de l’étape 13. Il fut tué d’un éclat d’obus en septembre ou octobre 1914. Vingt Pellegrin, tous nés dans les Bouches du Rhône sont morts durant la guerre de 14/18 et faute d’informations suffisantes, il ne nous a pas été possible de retrouver le prénom et la date de naissance de celui qui fut coureur cycliste.

PÉRIN Armand

né le 22 décembre 1882 à Paris, Armand Louis Périn est mort pour la France le 25 octobre 1916 à Douaumont dans la Meuse. Professionnel de 1903 à 1908, il a prit le départ du tour en 1903 et 1908 mais il a abandonné les deux fois.

PETIT Maurice

né à Paris, Maurice Petit fut professionnel en 1910. Cette même année il abandonna le Tour à l’issue de la 3ème étape mais il termina 61ème du Tour de France des indépendants. Il figure également sur la liste des inscrits de Paris-Roubaix 1913. Sur la base de données répertoriant les Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, on trouve 18 Maurice Petit natifs de Paris (75), et faute d’informations suffisantes, il ne nous a pas été possible de retrouver les origines géographiques et la date de naissance de celui qui fut coureur cycliste.

PERREARD Jean Marie

Jean-Marie Perreard, professionnel de 1906 à 1908, on le retrouve dans l’équipe Alcyon-Dunlop en 1908, aux côtés des vedettes de l’époque : Hippolyte Aucouturier, Eugène Christophe, Luigi Ganna, Carlo Galetti, Louis Trousselier et Cyrille Van Hauwaert.

PIERRON Albert-Auguste

né le 7 septembre 1884 à Montceau les Mines et décédé le 21 novembre 1916 à Suhodol-Raja en Serbie, Albert Auguste Pierron prit le départ du Tour de France en 1913 et 1914 mais il abandonna les deux fois. Le 12 novembre 1913, il termine 2ème de Bray-Nogent sur Seine. On retrouve également sa trace en 1911, lors d’une épreuve de demi-fond au vélodrome de Nancy.

POLLEDRI Amédéo Amédéo Polledri

Le plus français des coureurs italiens avait tout pour devenir un des meilleurs pistards du monde hélas la guerre en a décidé autrement. D’une famille originaire de Piacenza, Amedeo Polledri est né à Paris, le 19 février 1890. Il est venu au cyclisme un peu par hasard et c’est lors d’une épreuve sur piste junior aux Parc des Princes qu’il s’est fait remarqué pour la première fois. Son talent est si éclatant que Monsieur Allibert, le directeur sportif de l’équipe Peugeot l’enrôle immédiatement. Professionnel dès 1909, il brille lors du Grand Prix de Pâques où il réussit à battre le redoutable Thorwald Ellegaard, plusieurs fois champion du monde. C’est en France qu’Amedeo Polledri poursuit sa carrière jusqu’en 1912 année où il devient pour la 1ère fois Champion d’Italie du sprint. 3ème l’année suivante, il parvient à reprendre son titre en 1914. A la déclaration de guerre, Polledri choisit de rester dans son pays, espérant que celui-ci n’entrera pas en guerre. En mai 1915, il est mobilisé, il obtient rapidement son brevet de pilote et il devient pilote d’essai et instructeur. Il est basé à Taliedo di Milano (aéroport de Milan) et c’est là qu’il trouvera la mort le 6 octobre 1918 lors d’un accident d’avion.

Amédéo Polledri

PONSON Charles

né le 19 juin 1887 dans le 11ème arrondissement de Paris, Charles Ponson a terminé le Tour de France 1909 à la 48ème place. Mort pour la France, il est décédé le 9 mars 1919 à l’hôpital de la Salpetrière à Paris des suites d’une maladie contractée en service commandé.

PREIGNAC Félix

né le 28 avril 1880, le Marmandais Félix Preignac a prit le départ du Tour de France 1914 mais il a abandonné dès la 1ère étape. Il est mort au combat, le 27 septembre 1914 à Vaux-lès-Palameix dans la Meuse.

PRIVAS Charles Delphin

Charles-Delphin Privas, coureur né dans la commune de Jarcieu (38), le 21 décembre 1887, fut professionnel individuel en 1913. Il est décédé le 22 octobre 1914 à Saint Laurent Blangy.

PRIVAT Pierre Marie GonzaguePierre Marie Gonzague Privat

fut coureur professionnel de 1906 à 1910. Passé professionnel à l’âge de 26 ans (il était né le 26 août 1880), il commença sa carrière dans la grande équipe Peugeot aux cotés de coureurs comme Lucien Petit Breton, Giovanni Gerbi, René Pottier, Emile Friol, ou Georges Passerieu. 11ème du Tour de France 1907, Pierre Marie Gonzague Privat a également terminé 11ème de Dijon Lyon (épreuve du GP Prix Wolber) 1909. A la fin de sa carrière cycliste, Pierre Marie Gonzague Privat exerça ses talents dans le domaine de la caricature. Il est décédé le 19 octobre 1915 des suites de ses blessures à l’hôpital d’Aubigny en Artois. Jean Paul Rey évoque lui, la ville d’Ay, comme lieu de décès de Pierre Marie Gonzague Privat.

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Pierre Marie Gonzague Privat

QUAISSARD Émile

Né le 30 août 1886 à Bourg en Bresse, Emile Joseph Quaissard devint, pendant la guerre, comme beaucoup d’autres cyclistes, pilote d’avion. Il fut abattu avec son avion, un Spad (« Société de Production des Aéroplanes Deperdussin  ») lors d’un combat aérien, le 15 avril 1917, au dessus de Montivilliers.

RIGAUX Frédéric

Le parisien Jean Frédéric Rigaux, né le 16 juillet 1876 dans le 3ème arrondissement passa tardivement professionnel en 1907. Indépendant durant les deux premières années, il termina sa carrière en 1909 au sein de l’équipe Peugeot Wolber aux cotés de Dario Beni, le champion d’Italie en titre. Il est tombé aux champs d’honneur, le 4 mars 1915 à Vauquois.

RIEDER Josef

Vainqueur en 1912 de Bâle Kleef, course disputée sur la distance de 620 km Josef Rieder représenta son pays lors des Jeux Olympiques de 1912. Né à Munich, le 26 décembre 1883, il devint professionnel en 1913. Il a également terminé 3ème du Rund um die Gletscher en Autriche en 1914. Il a été décoré de la Croix de fer. Il est mort en 1916, à l’âge de 23 ans.

RITZENTHALER Albert

Ritzenthaler Albert, né le 05-03-1889 à Colmar (* France)- Professionnel de 1908 à 1914. Sprinteur très doué, il disparaît le 13-06-1916 à Koszalin (* Pologne) à 27 ans, lors de la chute de son avion qu'il pilotait pour la première fois.

* À l'époque de sa naissance, Colmar était allemande et faisait partie du Reichsland Elsaß-Lothringen (Alsace-Lorraine). À l'époque de son décès, Koszalin était allemande, s'appelait Köslin, et faisait parte de la province de Pommern, en Prusse

 

Remerciements à "Calumet" et ses amis généalogistes pour les précisions qu'ils nous ont apporté.

ROBERT Marcel

né le 15 septembre 1887 à Ratières, petite commune du département de la Drome, Marcel Robert est mort au combat, le 11 novembre 1916 Maurepas. Il a abandonné le Tour de France 1908, lors de la 4ème étape.

RUGÈRE Paul

Né le 17 octobre 1880, Paul Rugère, après une carrière de pistard spécialisé dans le sprint, devint comme beaucoup d’autres coureurs passionnés de vitesse, pilote d’avion. Il exerça ses talents en pilotant des avions et des hydravions pour les frères Voisin, constructeurs célèbres de l’époque et c’est en tant que pilote qu’il fût mobilisé. Il est décédé au combat, le 19 décembre 1914.

Paul Rugère Paul Rugère

Le Pilote Paul Rugère à Monaco, en 1912 en plein vol sur le Canard Voisin n° 4 à moteur Anzani 60 ch, un grand canard allégté d'un flotteur central à l'arrière et du stabilisateur vertical à l'avant
(musée de l'Air)

THÉ Marius Marius Thé

Né à Marseille le 24 septembre 1871, Marius Thé fût, en son temps, un bon coureur sur les courses de longue distance. Il remporta Paris Saint Malo en 1894, Strasbourg Bâle en 1895 ainsi que Marseille Nice en 1897 et il prît la troisième place de Bordeaux Paris en 1896. Reconverti dans les courses de moto, il enleva notamment en mai 1904 le  Grand Prix de la République, organisé en manches et finale sur trois jours au Parc des Princes devant un autre ancien cycliste : Alessandro Anzani (Alcyon). Il est décédé au front, le 10 septembre 1915, à Saint Pol sur Ternoise.

TOURNIÉ Albert

Albert Tournié était considéré comme un véritable espoir de la piste et plus particulièrement du sprint. Né le 11 juillet 1891 à Saint Vincent de Tyrosse, il devint professionnel dès 1911. Il fut fauché en pleine jeunesse, le 6 septembre 1918 lors d’un combat aérien à Ecury sur Coole.

Albert Tournié

 

Bailey, Rutt et Tournier (à droite) sur la photo le 6 juillet 1913, les trois gagnants du Grand prix de Paris prêts à faire un tour de piste avec l'écharpe de vainqueur au vélodrome du bois de Vincennes

 

TRECIAKOWSKI Paul

A gagné en 1912, le Rund um Dresde. Deux ans plus tard, Paul Tréciakowski fût mortellement touché par une balle ennemie sur le front près de Thin-le-Moutier.

TRIBOUILLARD Emile Georges

né le 22 mars 1886 à Le Bignon-Mirabeau dans le Loiret, Georges Tribouillard est décédé le 16 mars 1919 à Paris VIIIème, des suites de ses blessures de guerre. Il fut membre de l’équipe « La Française Diamant »  de 1912 à 1914, aux cotés notamment d’Eugène Christophe, Maurice Brocco et Cyrille Van Hauwaert. Il a prit le départ du Tour de France 1914 mais il a abandonné dès la 3ème étape. Coureur polyvalent à l’aise sur la route, sur la piste où on le retrouve régulièrement dans les épreuves de vitesse, les courses de primes et en tandem associé à Moulet, il était également un spécialiste des sous bois. Georges Tribouillard fut vice champion de France de cyclo-cross en 1911, derrière le grand spécialiste de la discipline, Eugène Christophe. Il termina également 2ème du Christmas des professionnels 1911 (cyclocross organisé le 25 décembre), derrière Henri Pélissier et 7ème ex aequo du Tour de Lombardie 1911. Il prit également la 2ème place de Paris-Honfleur, le 15 août 1912.

SCHULZE Paul

La carrière de Paul Schulze s’est déroulée essentiellement sur la piste. Il a représenté son pays, lors des Jeux Olympiques de 1908. Coureur de 6 jours, il termina 5ème des 6 jours de Kiel en 1910. Paul Schulze est mort au combat en 1918.

VUGÉ Pierre

Espoir du cyclisme, Pierre Vugé a remporté la 5ème étape du Tour de France des indépendants en 1910 et il porta les couleurs de l’équipe la Française Hutchinson en 1914 aux cotés d’octave Lapize et du champion de France, Charles Crupelandt. Né le 7 décembre 1889, dans le 19ème arrondissement de Paris, Pierre Vugé est décédé le 10 septembre 1918 à Thoix.

VILLETTE Marius-Julien

né le 16 octobre 1886 à Salon de Provence et décédé le 11 octobre 1916 à Bouchavesnes, Marius Julien Villette fut coureur professionnel indépendant entre 1907 et 1911. Il termina le Tour de France 1907 à une excellente 14ème place et le Tour 1911 à la 25ème place.

   

WATTELIER Antony Anthony Wattelier

Surnommé la tourterelle, Antony Eugène Wattelier, né le 15 mai 1880, fût professionnel de 1901 à 1913. Bon coureur, tout comme Edouard, son frère ainé, il fit partie de l’équipe Peugeot Wolber en 1905, Alcyon Dunlop en 1906, Montabo en 1907, Nils Supra en 1908 et Le Nain en 1910- 1911. Il participa à huit tours de France en termina 5. Ses meilleurs résultats dans la grande boucle furent 15ème en 1905 et 10ème en 1906. Il est décédé sur la Somme à Fricoul, le 31 décembre 1914.

Ci-contre : Edouard Wattelier, frère ainé d’Antony

D’un côté comme de l’autre, personne n’avait imaginé que la guerre allait s’installer et durer aussi longtemps. Les premiers jours de la guerre s’étaient déroulés dans une sorte de frénésie et d’allégresse qui au bout de quelques mois et des pertes importantes s’était changée en une atmosphère morne faite d’attente et d’angoisse sourde. Chaque jour apportait son lot de morts et de blessés. Les hommes dont nous parlons ici avaient entre 27 et 40 ans et pour la plupart ils avaient déjà fondé une famille.  Leur départ pour le front laissait derrière eux, une femme et des enfants qui vivaient dans un mélange d’espoir diffus et d’inquiétude insupportable.

ceux qui ne revinrent pasIl est loin désormais le temps où les enfants pouvaient comme sur cette magnifique photo, s’amuser à faire quelques tours de piste sur le vélodrome Buffalo. L’heure n’est plus à l’amusement, le cœur n’y est plus. Les enfants souffrent et ils espèrent chaque jour la fin de la guerre et le retour de leur père.

 

« Mon petit papa,

J’ai pas été contente de te voir partir. J’ai pleuré longtemps. Je pense toujours bien à toi et je pense que toi aussi. Ta petite Cici qui t’aime bien et qui t’embrasse bien fort des deux côtés. »

Félicie 9 décembre 1915, (archives de l’auteur)

Le temps passe. La mobilisation s’étend et finit par vider la France de tous ses hommes valides âgés de 18 à 40 ans. Petit à petit, la vie se réorganise péniblement sans eux car tout un chacun a maintenant réalisé que le conflit s’étant enlisé, le retour des hommes ne se ferait pas avant longtemps. Il ne suffit pas de comprendre pour atténuer sa peine et l’attente est chaque jour plus difficle à supporter.

« Mon petit papa,

Je te souhaite une bonne et heureuse année ainsi que maman. Que la guerre finisse pour que tu reviennes auprès de moi. Mon petit papa je t’embrasse bien fort des deux côtés. »

Félicie, janvier 1916, (archives de l’auteur)

Attendre, espérer, tel était le lot quotidien des familles, mais sur le front, la situation était semblable. Les hommes souffraient physiquement et moralement. On ne côtoie pas l’horreur, les blessures et la mort de ses camarades d’infortune, sans être envahi à un moment où à un autre, par un sentiment profond de détresse voir même de dépression. Ce que ces hommes voyaient dans les tranchées ne pouvaient s’écrire. Bien sur, la censure ne laissait pas passer les courriers trop explicites mais pour beaucoup la réalité était trop insoutenable pour être couchée sur une feuille de papier. Alors on écrivait à sa famille, des banalités, sans rien dire de l’horreur du quotidien. On demandait aux enfants d’être sages, on évoquait les travaux des champs, on essayait de faire croire aux siens que tout allait pour le mieux et on espérait la prochaine permission.

Lucien Petit-Breton, interrogé en mars 1917, par le journal « La vie au grand air » sur l’influence de la guerre sur la forme des athlètes, concluait son propos par cette phrase prémonitoire :

« Hélas ! A la reprise des compétitions, combien d’entre nous auront disparu qui étaient la gloire de notre sport ? »

« Les saisons se succédaient, l’hiver revenait, puis l’été, et l’on se trouvait encore au combat. On s’était lassé, et accoutumé au visage de la guerre ; mais c’est précisément cette accoutumance qui faisait apparaître tous les évènements dans une lumière atténuée et insolite. On n’était plus tellement aveuglé par la violence des phénomènes. On sentait aussi que l’esprit dans lequel on était monté au front s’était usé et ne suffisait plus. »

Ernst Junger « Orages d’acier »

« Le chemin creux nous apparaissait maintenant comme une série d’entonnoirs, remplis de lambeaux d’uniformes, d’armes et de morts ; à perte de vue le terrain environnant était complètement retourné par des gros calibres. Pas un seul petit brin d’herbe auquel pût s’accrocher le regard. Ce champ de bataille labouré était horrible. Les défenseurs morts gisaient pêle-mêle parmi les vivants. En creusant des trous pour nous terrer, nous nous aperçûmes qu’ils étaient empilés par couches les uns au dessus des autres. Les compagnies qui avaient tenu bon sous le pilonnage avaient été fauchées l’une après l’autre, puis les cadavres avaient été ensevelis par les masses de terre que faisaient jaillir les obus, et la relève avait pris la place des morts. C’était maintenant notre tour. Le chemin creux et le terrain de derrière étaient couverts d’allemands, le terrain de devant d’Anglais. Des bras, des jambes, des têtes dépassaient des talus ; devant nos terriers, nous vîmes des membres arrachés et des corps sur lesquels on avait parfois jeté, pour échapper au spectacle perpétuel des visages défigurés, des manteaux ou bien des bâches. »

Ernst Junger « Orages d’acier »

Pour les cyclistes en activité, le début de la guerre avait provoqué un arrêt des compétitions que tout un chacun avait espéré de courte durée. La situation était très différente d’un pays à l’autre. Dans les tranchées, la vie ou plutôt la survie s’organisait. Chacun était bien conscient de la fragilité de l’existence et de l’injustice aveugle qui frappait à chaque instant. Pour ceux qui n’étaient pas au front, la situation était moins dramatique et certains cyclistes purent même continuer en pointillé à pratiquer leur sport préféré. En Espagne, Suisse, Hollande, les compétitions continuèrent durant toute la guerre.

En Italie, le nombre de courses diminua fortement mais le Tour de Lombardie ne s’arrêta jamais et Milan San Remo ne fut interrompu qu’une seule année en 1916. En 1917, le belge Philippe Thys, le suisse Oscar Egg et le permissionnaire français Henri Pélissier sont les vedettes étrangères des classiques italiennes face aux locaux emmenés par Costante Girardengo et Gaetano Belloni. En France, la première compétition durant la guerre, semble avoir été un Paris Orléans organisée en 1915. Une vingtaine d’épreuves au total eurent lieu ensuite jusqu’à la fin des hostilités. Il s’agissait d’abord selon Jean Durry de sorte de préparation militaire. 15 à 20 concurrents étaient autorisés à prendre le départ dans une tenue militaire « pantalon serré à la cheville ou treillis boutonné sur le mollet ». En 1917, de belles épreuves réapparurent enfin en France : Paris Tours (1er Ph Thys), Trouville Paris (1er Pélissier).

Au départ des courses, des nouvelles des adversaires et néanmoins collègues circulaient entre les coureurs et les partants apprenaient chaque fois la disparition de plusieurs d’entre eux. On peut se demander dans quel état d’esprit se trouvait alors ces hommes durs au mal. Cela ne devait pas être facile d’avoir la hargne, l’envie de gagner et de tout donner dans de telles conditions.

« Eté de mil neuf cent dix-huit… Vent d’espérance qui caresse les champs dévastés par le feu, ardente fièvre de l’impatience et de la déception, frisson douloureux de la mort, question incompréhensible : Pourquoi ? Pourquoi n’en finit on pas ? »

Erich Maria Remarque « A l’ouest rien de nouveau »

Pour ceux qui virent revenir le printemps en 1919, c’était une nouvelle carrière qui commençait. Après quatre années d’enfer, de misère et de désolation, ils étaient en vie. Les coureurs nés entre 1885 et 1890 avaient perdus leurs plus belles années et pour la génération suivante qui n’avait pu s’aguerrir lors de confrontations internationales tout était à découvrir et à apprendre. Les pelotons étaient clairsemés, les routes défoncées et les organisateurs de courses se posaient une question importante : le public et plus particulièrement dans les zones de combat, avait il encore envie d’assister à ces courses cyclistes ? Du 28 avril au 11 mai 1919, le Circuit des Champs de Bataille est organisé sur les lieux mêmes des combats. L’épreuve a pour objectif avoué de relancer le cyclisme et de montrer que la vie avec ses moments de détentes et ses menus plaisirs comme le cyclisme, reprenait ses droits. Durant l’été, le tour de France revint lui aussi sur le devant de la scène avec une innovation importante : la création d’un maillot distinctif pour le leader de l’épreuve.

Un maillot jaune, comme un nouveau rayon de soleil…

Les Géants de la route

Le peloton de tête emmené par Henri Pélissier lors du Circuit des champs de bataille 1920. Les traces des combats sont encore bien présentes.
Source Jean Durry « La véridique histoire des géants de la route »

14-18 Folie meurtrière
Jacques Hubert FROUGIER

 

14-18
C’était la grande guerre
Ils ont vécu l’enfer
C’était la grande guerre
La folie meurtrière

Par un beau jour d’été
Sous un ciel bleu d’azur
Le clairon a sonné
Pour la grande aventure
Ils partirent faire la guerre
Au nom de la patrie
Ils étaient jeunes et fiers
Et la fleur au fusil

Mais du chemin des dames
Au fort de Douaumont
Ils ont perdu leur âme
Sous le feu des canons
Avec la peur au ventre
Ils chantaient la Madelon
En plein mois de décembre
Quand ils montaient au front

Ils tombaient un à un
Fauchés par la mitraille
De la Marne à Verdun
Au coeur de la bataille
Partout des trous de bombes
Partout des trous d'obus
Comme la fin d'un monde
Qui leur tombait dessus

Ils ont pleuré de joie
Le jour de l’armistice
Quand enfin arriva
La fin de leur supplice
Après un grand silence
Les cloches de la paix
Dans le ciel de France
Se mirent à sonner


14-18
C’était la grande guerre
C’était la der des ders
Mais cette grande guerre
Ne fut pas la dernière

Lapize

 

424 sportifs français de haut niveau ont été tués entre 1914 et 1918.

Michel Merckel est l’auteur de "14-18, le sport sort des tranchées"

A lire : 14-18, le sport sort des tranchées, Un héritage inattendu de la Grande Guerre. Éditions Le Pas d'oiseau (20,29 €)

Selon les données fournis par Michel Merkel dans son ouvrage, tous les sports en vogue sont touchés, du football (89 tués) au cyclisme (78), de l’athlétisme (52) à la boxe (27) et à l’escrime (23).

Octave Lapize, Lucien n’enfourchera plus son vélo sur les routes du Tour de France. Coureur complet, il avait gagné des courses aussi prestigieuses que Paris-Roubaix ou le Tour de France 1910. Au sommet de son talent et de la gloire, âgé de 27 ans, en dépit d’une réforme pour surdité, il s’engage dans l’aviation. Celui qui a crié, au sommet de l’Aubisque, à l’adresse des organisateurs, « Vous êtes des assassins, vous êtes des criminels » tombe, le 14 juillet 1917, près de Toul, sous les balles meurtrières d’un avion ennemi.

 

« Rugby », le 9 février 1918
http://gallica.bnf.fr/

PS : Nous allons continuer nos recherches pour retrouver ces hommes et honorer leur mémoire. Si vous possédez des informations sur un coureur que nous avons oublié nous vous remercions de nous laisser vos coordonnées sur la boite mail du site

Sauf mention particulière les photos présentées ici ont été réalisées par le petit braquet.

En savoir plus

LIVRES :

"Géants de la route"Jean Durry « La véridique histoire des géants de la route », Edition Edita

equipe "Tour de France, 100 ans"L’équipe « Tour de France, 100 ans », Denoël éditeur

L'étape assassineJean Paul Rey « L’étape assassine, Luchon Bayonne 1910 », Cairn Editions paroles de poilusJean-Pierre Guéno, Yves Laplume , « Paroles de Poilus - Lettres et carnets du front 1914-1918 », Collectif, Poche
A l'ouest rien de nouveauErich Maria Remarque « A l’ouest rien de nouveau », le livre de poche orage d'acierErnst Junger « Orages d’acier », le livre de poche
Le Grand TroupeauJean Giono « Le grand troupeau », le livre de poche  

Sauf mention particulière les photos présentées ici ont été réalisées par le petit braquet.

www.siteducyclisme.net

www.memoire-du-cyclisme.net

www.stuyfssportverhalen.wordpress.com/

www.gallica.fr

 
 

 

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