Le Petit Braquet
 
- LA VOIE VERTE
 
 
 

La Voie Verte - Via Rhôna, du Léman à la Méditerranée,

Alfred Berruyer

 

 

Alfred Berruyer -
architecte 1819-1901,
de Grenoble, s'avisa de proposer la construction,
le long de toutes les routes départementales de France,
d'un chemin vélocipédique,
protégé par une haie et gardé par des cantonniers spéciaux,
d'une véloce-voie, les pouvoirs établis
se contentèrent de rire à son nez...

 

 

 

Annoncée depuis quelques années déjà, une "Voie verte" du Léman à la mer AVANT 2013

Suivre le Rhône à vélo du Lac Léman à la Méditerranée, en restant à l'abri des grands axes de circulation, sera possible à l'horizon 2013, grâce au coup de pouce donné à ce projet par le conseil régional de Rhône-Alpes.

LA VOIE VERTE : Après l'avoir désirée si fort, elle est enfin apparue dans notre région en ce début d'année 2008.

Réalisée en 2008 par la Communauté de Communes du Pilat Rhodanien, elle s’intègre donc dans un projet de Véloroute, celle qui doit relier le Lac du Léman à la Mer Méditérranée. Elle longe le Rhône sur sa rive droite située dans le Département de la Loire.
C’est un beau parcours au bord du fleuve, réalisé en enrobé, avec accès possible à plusieurs villages, vue sur la centrale de Saint-Alban-du-Rhone, (!!!) et passage au barrage de St-Pierre-de-Bœuf. Ces voies ne sont cependant pas sans danger ...

Il faut le savoir :

VOIES VERTES : Ce sont des aménagements en sites propres réservés aux déplacements non motorisés : piétons, cyclistes, rollers, personnes à mobilité réduites et parfois même aux cavaliers (!!!)

VELO ROUTE : Il s'agit d'itinéraires à moyenne et longue distance pour cyclistes d'intérêt départemental, régional, national ou européen, reliant les régions entre elles et traversant les agglomérations dans de bonnes conditions. Sur ce type de pistes, le cyclistes cohabite avec l'automobiliste.

PISTES CYCLABLES : Ce sont des voies réservées aux cyclistes. Elles sont reconnaissables par leur marquage spécifique de couleur verte.


RAPPEL : Les chiens sont interdits sur les tronçons de voie cyclable

 


La voie-verte entre Condrieu et St Pierre de Boeuf ->

  Quand une Véloroute devient un Itinéraire fortement déconseillé aux cyclistes !

 • Pendant de longues années on nous a tenus en haleine en nous promettant monts et merveilles avec l’arrivée de La Véloroute dans notre région. A en croire les ardents défenseurs du projet ce serait la fin ou presque des soucis des cyclistes dans la vallée du Rhône. Nous y avons cru et nous pensons toujours qu’avec un peu de bonne volonté, il aurait pu en être ainsi.
Il y a environ un an lorsque les premiers tronçons de la Véloroute Léman – Méditerranée ont été achevés au sud de Lyon, nous avions émis quelques réserves quand à son utilisation. Rien n’avait été fait à l’époque, et cela n’a hélas pas changé depuis pour rappeler aux différents usagers (piétons, cyclistes, rollers…) les règles de bon usage d’une voie publique qui impliquent de toujours laisser libre la moitié de la chaussée afin que chacun puisse circuler librement (les témoignages laissés par des usagers sur le site http://www.af3v.org/ sont édifiants). Ces problèmes d’indiscipline et de non respect de l’autre pour inquiétants qu’ils soient ne sont finalement que la rançon du succès rencontré par la Véloroute qui ouvre de nouveaux espaces à la promenade.

Aujourd’hui les travaux avancent, de nouveaux tronçons ont été achevés et ils font apparaître des difficultés beaucoup plus importantes car elles remettent en cause la circulation des cyclistes sur la voie. Nous en arrivons aujourd’hui à un véritable paradoxe ; la Véloroute devient un itinéraire fortement déconseillé aux cyclistes

Avant d’aller plus avant dans cette problématique, rappelons tout d’abord les définitions de la Véloroute et de la voie verte.

Le terme Véloroute est issu d'une appellation de la FFCT (Fédération Française de Cyclo Tourisme) qui initia dans les années 80 l'idée d'itinéraires longue distance pour les vélorandonneurs. Depuis, le concept a été repris et développé par l'AF3V (Association Française de développement des Véloroutes et Voies Vertes) en relation avec la FFCT pour constituer un véritable réseau cyclable national de qualité. L'AF3V est composée des grandes fédérations FFCT (Fédération de cyclotourisme), FUBicy (Fédération des cyclistes urbains), FFRS (Fédération Française de Roller-Skating) et de nombreuses associations locales d'usagers porteuses de projets régionaux.

Selon le Comité Interministériel de l'Aménagement et de Développement du Territoire (CIADT) Les Véloroutes sont des itinéraires pour cyclistes à moyenne et longue distance, d'intérêt départemental, régional, national ou européen, reliant les régions entre elles et traversant les agglomérations dans de bonnes conditions. Elles empruntent tous types de voies sécurisées, dont les voies vertes.

Elles doivent répondre aux critères ci-dessous :

- linéarité : itinéraire allant d'une ville à une autre ville le plus directement possible.

- continuité : l'itinéraire ne doit pas être interrompu, y compris dans les traversées des agglomérations.

- sécurité : les cyclistes doivent bénéficier d'un très haut niveau de sécurité, en particulier vis-à-vis des véhicules à moteur mais également dans certaines conditions particulières d'aménagement de l'itinéraire (zones de remblais, bords de voies d'eau, etc.).

- jalonnement et balisage : l'itinéraire doit faire l'objet d'un jalonnement et d'un balisage spécifiques et uniformes sur son ensemble, et facilement identifiables.

- services : l'itinéraire doit offrir aux usagers un certain nombre de services liés à l'utilisation du vélo, au tourisme, aux transports en commun et plus précisément aux trains, à l'information et à la réservation.

- entretien : l'itinéraire doit faire l'objet d'un entretien permettant son utilisation permanente.

- usage : ces itinéraires doivent être adaptés à tous les cyclistes, y compris les moins expérimentés et entraînés. A cet effet, en règle générale, leur déclivité sera fortement limitée, de l'ordre de 3 % (sauf dans les zones de montagne, où il conviendra de rechercher cependant les déclivités les moins fortes).

- mode d'utilisation : ces itinéraires doivent être incitatifs mais pas obligatoires, les cyclistes conservant la possibilité d'aller sur les autres parcours. Ils peuvent utiliser les aménagements cyclables les plus sécurisés, et en priorité les " voies vertes ", qui seront à privilégier.

Les "voies vertes" sont des aménagements en site propre réservés aux déplacements non motorisés. Elles sont destinées aux piétons, aux cyclistes, aux rollers, aux personnes à mobilité réduite et, dans certains cas, aux cavaliers, dans le cadre du tourisme, des loisirs et des déplacements de la population locale. Elles doivent être accessibles au plus grand nombre, sans grande exigence physique particulière, sécurisées et jalonnées. « Elles seront conçues de façon à satisfaire, tronçon par tronçon, tous les utilisateurs visés. »

La situation pour les tronçons réalisés dans le secteur situé au sud de Lyon entre Givors et Saint Rambert d’Albon laissent apparaître beaucoup d’écart par rapport aux définitions que nous venons d’évoquer.

Le projet de la Véloroute Léman – Méditerranée construit à l’échelle nationale a semble t-il associé tardivement bon nombre de communes concernées et certaines pour des contraintes de territoire non prises en compte au départ sont peu favorables à ce qui leur est imposé et c’est tout à fait compréhensible.

La Véloroute Léman – Méditerranée s’efface ainsi sur le secteur de la zone naturelle de l’ile du Beurre au nord de Condrieu dans une zone où la RD 386 (ex RN 86) bien que dangereuse était jusqu’à présent la seule voie de passage pour les cyclistes.

Les responsables du centre d'observation de la nature de l'île du Beurre se sont battus face à La Véloroute pour qu’elle ne passe pas sur leur territoire et ils ont obtenu gain de cause. Ne les blâmons pas, ils ont fait ce qu’ils jugeaient nécessaire pour la protection du site, tant mieux pour eux. Tant pis pour les cyclistes.

Les arguments invoqués : sécurité des enfants venant observer le site, respect de la tranquillité des animaux sauvages nous semblent hélas peu crédibles car la séparation des voies piétonnes et cyclables était tout à fait réalisable sur le site. Ne parlons pas du bruit occasionné par quelques cyclistes lorsque l’on sait que La Véloroute en cet endroit est située au pied d’une voie ferrée où circulent déjà plus de 150 trains par jour et bientôt beaucoup plus si le projet de contournement fret de l’agglomération lyonnaise l’emprunte dans les prochaines années. Les photos ci-dessous parlent d’elles même et montrent clairement la volonté d’empêcher les cyclistes de circuler.


Une large et somptueuse passerelle qui contraste avec le manque de financement évoqué pour les tronçons un peu plus au nord dont la réalisation est prévue en 2009

 



c’est largement suffisant pour inciter les cyclistes à rebrousser chemin

      Equipement de qualité,
la largeur de l’espace montre bien qu’une séparation
entre voie cyclable et chemin pédestre était possible

Au final, le cycliste qui, malgré tout, s’engage sur La Véloroute dans ce secteur devra franchir trois barrières et cinq chicanes en quelques centaines de mètres et il rencontrera même de jolis panneaux l’incitant à circuler à pied. A croire que les concepteurs du projet ne savent pas que beaucoup de cyclistes possèdent des chaussures techniques adaptées à leur sport qui ne permettent pas de marcher aisément. A croire également qu’ils n’ont pas eu connaissance de la définition et des objectifs des voies vertes et des Véloroutes. Et si vous avez un tandem ce n’est même pas la peine de vous engager dans ce passage. Il en est de même pour les personnes à mobilité réduite utilisant un fauteuil électrique, eux aussi ne sont pas les bienvenus ici.

Les dépenses importantes réalisées sur le secteur (voir la taille des passerelles par exemple) posent également question. Des équipements plus simples et moins coûteux auraient pu être installés sans que cela ne nuise en rien au fonctionnement de la Voie. Espérons que ce n’est pas sur le budget de la Véloroute que l’on a construit un tronçon réservé aux piétons. Ceci pose d’autant plus question lorsque l’on sait que l’argent semble faire défaut pour réaliser dans de bonnes conditions les autres tronçons à proximité. Ici des passerelles de grande largeur, des panneaux demandant aux cyclistes de circuler à pied et ailleurs pas grand-chose. Aucun panneau incitant au partage de la voie n’a été installé depuis un an sur la zone Vérin Saint Pierre de Bœuf et pas d’élargissement prévu pour la passerelle existante sur le secteur de Vienne - Saint Romain en Gal bien qu’elle ne permette actuellement le passage que d’une seule personne. Deux poids, deux mesures qui nous interpellent.

Comble de l’ironie ici on n’a pas lésiné sur les dépenses pour permettre aux amoureux de la nature de garer leur bicyclette !!! Les vélos dérangent mais pas les 150 trains qui passent chaque jour à quelques mètres.

Il est pour le moins choquant de voir qu’un tel objectif, qui devrait emporter l’adhésion de tous, se heurte, sur le terrain à autant d’incompréhension et de mauvaise foi. Alors qu’aujourd’hui encore les aménagements routiers sont conçus pour les transports de marchandises et les voitures particulières bien souvent au détriment de la sécurité des deux roues (l’aménagement de la traversée de Condrieu réalisé il y a peu, est déjà un exemple de ce qu’il na faut pas faire), il est choquant de constater qu’un aménagement destiné prioritairement aux vélos soit ainsi confisqué pour des motifs totalement futiles. Ici la Véloroute présente une très grande utilité tant la RD 386, dans la zone comprise entre Semons et Condrieu, est dangereuse. La sécurité des cyclistes n’intéresse visiblement personne. Le Comité Interministériel de l'Aménagement et de Développement du Territoire a pourtant écrit au sujet de la Véloroute qu’elle doit permettre aux cyclistes de bénéficier d'un très haut niveau de sécurité, en particulier vis-à-vis des véhicules à moteur. Demander à des cyclistes de faire 500 mètres en marchant c’est, de fait, les renvoyer sur la RD 386 et leur refuser les conditions nécessaires à leur sécurité.

Amis cyclistes nous vous invitons, toutes et tous à faire circuler ce document et à faire entendre votre mécontentement auprès des autorités locales ou sur le site http://www.af3v.org/ afin que soit respecté les principes fondateurs de la véloroute et qu’elle ne devienne pas, ce qui serait absolument scandaleux, un Itinéraire fortement déconseillé aux cyclistes.  

Les cyclistes n'ont plus de place sur la voie publique ! - lpb 06-mars 2010

Partager la route !

Comme nous, vous sillonnez régulièrement les routes de votre région et comme nous, vous constatez régulièrement la mise en place de nouveaux aménagements routiers qui oublient de prendre en compte les deux roues. A l’époque du développement durable et du Grenelle de l’environnement, les pouvoirs publics gaspillent allègrement des primes pour l’achat de « voiture propre » mais ils ne font strictement aucun effort pour favoriser le développement des modes de transport réellement non polluant. Pourtant depuis de nombreuses années, nous sommes nombreux a appeler de nos vœux, une vraie politique de partage de la route qui permette un meilleur équilibre entre les différentes catégories d'usagers et une plus grande sécurité routière pour les deux roues et les piétons. Le partage de la route est désormais incontournable car en 5 ans, le nombre de trajets domicile-travail en deux roues a augmenté de 50%. La Fédération Française de Cyclotourisme ainsi que d’autres associations comme la Fubicy (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) ont fait, depuis dix ans, un travail remarquable auprès des pouvoirs publics afin que chacun puisse circuler sur la voie publique en toute sécurité et pourtant les choses évoluent très lentement. On ne sort pas du « tout voiture » qui s’est imposé durant les trente glorieuses d’un coup de baguette magique. Les aménageurs de l’espace routier ont été formés selon cet objectif : tout faire pour faciliter la circulation des voitures et des camions et, aux vues de leurs réalisations, on comprend aisément qu’ils ne savent pas vraiment ce que partager la route signifie. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder comment ces messieurs, qui, pour la plupart, ne sont probablement jamais montés sur une bicyclette de toute leur vie, aménagent l’espace lorsqu’il s’agit de réduire la vitesse des véhicules. Le plus souvent, ils choissent la solution de facilité et ils créent simplement des restrictions de largeur de chaussée au moyen d’extension de trottoir, ou par la création d’îlots ou de terre-pleins centraux.

Dans les deux cas, ces obstacles physiques produisent effectivement une restriction de la largeur de la chaussée. Généralement il n’est alors plus possible de respecter l’espace de sécurité requis lors du dépassement d’un cycliste (1 mètre en agglomération et 1,50 m hors agglomération cf article R 414-4 I à IV du Code de la Route). Ces aménagements sont souvent très longs ce qui mécontent les automobilistes qui respectent le code de la route et qui n’osent pas doubler les deux roues. Parfois les cyclistes ont l’impression d’être quasiment poussés par les véhicules qui les suivent et pour éviter un dépassement dangereux ils roulent au milieu de la chaussée et se mettent alors en infraction. De plus il est aujourd’hui démontré que ces aménagements sont quasiment inopérants sur la vitesse des automobilistes si on les compare aux chicanes, aux coussins lyonnais, aux ralentisseurs ou aux bandes rugueuses.

Deux aménagements récents créés dans le seul but de ralentir les voitures mais qui oublient complètement les cyclistes. Comment peut on aujourd’hui encore concevoir de telles absurdités !!!

Une étude britannique citée par La Fédération Française de Cyclotourisme précise que
« Beaucoup d'automobilistes ne comprennent pas la spécificité des cyclistes : ils considèrent que ceux-ci ne sont pas de vrais usagers de la route et ne tiennent pas compte de leur présence.
Les automobilistes n'aiment pas ralentir de peur de gêner les autres conducteurs (ou de peur de se faire percuter par l'arrière),
Dans un rétrécissement, les automobilistes ont tendance à penser qu'ils sont ralentis par la faute des cyclistes et non par l'aménagement de la voirie, ils sont donc moins courtois que d'habitude,
La majorité des automobilistes forcent le passage s'ils sont gênés par un cycliste.
Dans ces quelques lignes tout est dit. La sécurité passera par une volonté politique forte et par un changement total des mentalités. Tant que les cyclistes ne seront pas considérés comme de vrais usagers de la route, par les automobilistes mais aussi et surtout par les aménageurs le problème demeurera entier.

Cette étude émet des doutes importants sur l’efficacité de ces dispositifs de rétrécissement.

De plus, certains ingénieurs font remarquer que dans un rétrécissement typique, la vitesse moyenne des automobilistes baisse de seulement 5 à 8 km/h. Ceci peut entraîner une légère réduction de l'accidentologie des usagers motorisés, mais ce n'est d'aucune utilité pour les usagers vulnérables. Lorsqu'un cycliste est heurté à 70 km/h, il est tué 9 fois sur 10. Le taux de mortalité reste élevé à 50 km/h (50 %). Il ne diminue sensiblement qu'à 30 km/h (5%), et à cette vitesse les accidents sont rares. »

Il est déraisonnable d'enfermer les cyclistes dans un espace de 4,50 m de large où les véhicules motorisés roulent à plus de 30 km/h.

La Fédération Française de Cyclotourisme, par l’intermédiaire de sa Commission Nationale de Sécurité, demande depuis de nombreuses années aux pouvoirs publics de ne plus réaliser de tels aménagements insistant sur le fait que « pour ralentir la circulation, ce type d'aménagement constitue une "solution de facilité" alors qu'il devrait être adopté seulement en dernier ressort : ses avantages supposés sont minimes comparés à l'effet désastreux sur la pratique du vélo et l'accidentologie des cyclistes. »

Des solutions existent pour réduire la vitesse des automobilistes tout en garantissant la sécurité des deux roues mais elles ne sont que trop rarement utilisées sur notre territoire. Il s’agit, par exemple, pour le système dit « des écluses » de la création de by-pass pour les cyclistes.

 

 

by pass sécurisant pour les cyclistes
www.velobuc.free.fr

 

 

 

La généralisation des zones 30 accompagnées de chicanes, de coussins lyonnais, ou de ralentisseurs est un moyen très efficace de ralentir les véhicules tout en protégeant les deux roues. Un immense travail d’information et de sensibilisation des automobilistes au partage de la route se doit d’être effectué pour que les mentalités changent. Il arrive hélas trop souvent à un cycliste de sentir le souffle de la voiture qui vient de le dépasser en le frôlant. Sensation désagréable, stress, impression de fragilité extrême pour l’usager de la route sans carrosserie ni air-bags que nous sommes. Je crois que celui ou celle qui a ressenti au moins une fois ce sentiment d’insécurité comprend qu’il faut, lorsque l’on est au volant de son véhicule se mettre à chaque instant à la place des autres usagers. La route se partage

Pour conclure nous aimerions que les concepteurs d’aménagements routiers avant de mettre en œuvre un projet se rappellent cette préconisation de la FFCT :

Chaque utilisateur doit pouvoir circuler sur la voie publique en toute sécurité, quels que soient son âge, ses capacités physiques et son moyen de locomotion.

Edito consacré à la Via Rhôna et la portion "cyclable" de l'Ile au Beurre du 27 mars 2010

Via Rhôna, le scandale de l’île du Beurre !

La façon dont la Via Rhôna, (voie verte, vélo route, ou simple chemin, personne ne sait plus très bien comment l’appeler), a été conçue sur le secteur de la Communauté de Communes de Condrieu (69), pose de plus en plus question. La confiscation de la voie verte au seul profit des visiteurs du site naturel de l’île du Beurre avec l’installation d’une zone pédestre protégée par une interdiction de circuler à vélo, des barrières pivotantes, des chicanes et l’absence d’un revêtement bitumineux ferment le site à bon nombre d’usagers : personnes à mobilité réduite, rollers, vélo de route, vélo munis d’une remorque enfant, cyclotouristes ayant des pédales automatiques… De plus on constate en corollaire à l’implantation d’aménagements luxueux et pléthoriques sur le secteur de l’île du Beurre l’absence de moyens suffisants plus au nord entre Ampuis et Givors pour aménager proprement la voie.

Essayons d’y voir clair et de présenter de manière objective les choses, ce qui changera de l’opacité actuelle qui entoure ce dossier.

Pour commencer, rappelons que selon l’Association Française de Développement des Véloroutes et des Voies Vertes (http://www.af3v.org) « une Voie Verte est un aménagement en site propre réservé à la circulation non motorisée. Elle est destinée aux piétons, aux cyclistes, aux rollers, aux personnes à mobilité réduite et aux cavaliers, dans le cadre du tourisme, des loisirs et des déplacements de la population locale. Elle doit être accessible au plus grand nombre, sans grande exigence physique particulière, et sécurisée en conséquence. Une intégration intelligente, harmonieuse et consensuelle des différents types d’usagers est proposée, en veillant à assurer la compatibilité entre les utilisateurs " roulants " et " marchants " d’une part, et une continuité maximale pour chaque mode d’autre part ».

Cette définition n’a pas été respectée sur le secteur de l’île du Beurre où l’absence de revêtement écarte de fait, les rollers et les vélos de route et où un arrêté municipal interdit durant 500 mètres de circuler à vélo. Où est l’intégration intelligente et harmonieuse des différents types d’usagers. Ajoutons, comme nous l’avions déjà évoqué lors d’un précédent article, les barrières pivotantes et les chicanes qui ferment l’accès à la voie verte à tous les cyclotouristes ayant des chaussures spécifiques qui permettent difficilement la marche, aux utilisateurs de vélos couchés ainsi qu’à tous les parents qui promènent leurs enfants dans une remorque attachée au vélo comme cela se fait de plus en plus fréquemment.

La rupture dans la continuité du tracé est grave car elle est dangereuse. Elle renvoie de fait ces usagers sur la seule autre voie de circulation existante sur le secteur la RD 386, dans une zone reconnue par tous comme dangereuse. Nous invitons amicalement, ceux et celles qui ont pris la décision de fermer le site aux vélos et aux rollers d’assumer leurs actes plutôt que de se cacher derrière une réglementation et des aménagements qui ne trompent personn. Nous les invitons également à emprunter la RD 386 à vélo sur cette zone pour qu’ils mesurent la portée de cette décision…Auraient ils le courage d’y circuler avec des enfants en bas âge…

Dans une période où le développement durable est une nécessité pour notre planète, il semble qu’il s’agisse avant tout d’un effet de mode pour nos décideurs. L’important ne serait il pas d’aménager des voies de circulation, voies vertes ou vélo routes qui permettent à tous ceux qui souhaitent utiliser un mode de transport doux pour se rendre à leur travail ou faire leurs courses de le faire dans des conditions de sécurité optimale. En ce domaine, nous avons plusieurs décennies de retard sur des contrées comme les Pays Bas où les pouvoirs publics se sont depuis longtemps donnés les moyens de développer les modes de transport doux.

Les gestionnaires de l’île du Beurre écrivent sur leur site que les cyclistes doivent respecter cette fameuse zone de 500 mètres pour des raisons de sécurité. Hypocrisie !!! Celles et ceux qui ont emprunté les pistes cyclables surchargées des berges du Rhône, à Lyon, un samedi après midi savent bien que piétons, rollers et cyclistes peuvent, avec un peu de bonne volonté, cohabiter sans dommage. L’honnêteté intellectuelle n’est peut être pas une vertu écologique

Sur le même site, il est évoqué que les observatoires de l’espace naturel seront accessibles aux personnes à mobilité réduite en 2011. Ce qui confirme ce que nous disons depuis plus d’un an maintenant. Rien sur ce secteur n’a été fait dans le respect de ce que doit être une voie verte, pas même l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. La pression exercée n’a eu qu’un seul objectif, fermer la Via Rhôna à ceux à qui elle est destinée : roller, vélo, personne à mobilité réduite.
Si les réunions de concertation qui se sont tenues avant la mise en œuvre du tracé avaient associé des représentants des usagers (AF3V, Fédération Française de Cyclo Tourisme, fédération française de roller skating, clubs locaux…) comme cela aurait logiquement du être le cas si le bureau d’études mandaté avait fait correctement son travail, de telles aberrations ne se seraient probablement produites.

Si l’on en croît le site http://www.fleuverhone.com/ : « La Via Rhôna doit permettre à ses usagers – estimés à 80% de riverains et 20% de touristes – de fréquenter les berges du Rhône et de découvrir les territoires riverains en toute quiétude grâce aux modes de déplacement doux : vélo, rollers, trottinette, promenade à pied, accessibilité aux personnes handicapées... A l’échelle de la Région Rhône-Alpes, Via Rhôna a été intégrée au schéma régional des itinéraires cyclables structurants.».

Comment un secteur interdisant la circulation à vélo peut il être inclus dans ce schéma ?

Le financement des Voies Vertes est en général assuré par la combinaison de financements locaux, régionaux et départementaux. Ainsi la Région Rhône Alpes a décidé par Conseil Communautaire du 30 mars 2005 de participer au financement des aménagements de la Via Rhôna à hauteur de 35% dans la limite de 80 000 € du kilomètre.
Sur le secteur de Tupin Semons – Condrieu, seul le site de l’île du Beurre a été aménagé pour un investissement total de 855 500 € HT, auquel la région Rhône-Alpes a participé à hauteur de 244 700 €, le département du Rhône à hauteur de 130 900 € et la Compagnie Nationale du Rhône à hauteur de 236 800 €. (Source Communauté de Communes de Condrieu, http://cc-condrieu.mairies69.net/article.php3?id_article=1310).

Si l’on considère, et il s’agit là d’une hypothèse très généreuse, que le secteur a une longueur de 3 kilomètres, on arrive à un coût de 285 166 €uros par kilomètre !!!

Deux très larges passerelles, trois barrières pivotantes pour stopper les deux roues, de nombreuses chicanes, de multiples garages à vélos ont embelli superbement le site de l’île du Beurre. Ces équipements étaient ils nécessaires ? Ont-ils contribué à faciliter la circulation de ceux à qui la Via Rhôna est destinée ou ont-ils exclus une partie d’entre eux ?

En tant que promeneurs à roller stoppés par l’absence de revêtement ou en temps que cyclotouristes, contraints de déserter la Via Rhôna, nous pouvons légitimement trouver déplorable la façon dont ont été largement utilisés les financements publics dans cette zone. Les mots sont forts mais ils sont à la hauteur de notre mécontentement car cet argent n’a en aucun cas servi à améliorer la sécurité des usagers de la Via Rhôna. Au-delà de la colère, il y a aussi beaucoup d’incompréhension. Peut on décemment affirmé que la sécurité et le confort des utilisateurs de la Via Rhôna ont été au cœur de ces énormes dépenses. Bien évidement la réponse est non. Alors pourquoi ce gaspillage ?

Est il normal que plus au nord, l’association qui a pesé de tout son poids dans l’aménagement de l’île du Beurre continue à être invitée aux réunions de préparation et que par contre aucun des clubs cyclistes locaux ne soient présents ? Le cabinet d’études chargé de la mise en œuvre du projet, a une bien curieuse façon de choisir ses interlocuteurs. Est il normal que plus au nord, il n’y ait plus assez d’argent pour remplacer une passerelle où deux piétons ne peuvent se croiser. Va-t-on nous proposer un aménagement au rabais entre Ampuis et Givors pour compenser les largesses dont a bénéficié l’île du Beurre. Est ce acceptable ?

Nous avons tenté de vous présenter de manière précise les nombreuses interrogations qui s’expriment sur la façon dont a été réalisé la Via Rhôna dans le secteur de Condrieu et plus précisément de l’île du Beurre. Dans une période où l’on se doit d’être soucieux de la bonne utilisation des fonds publics et où il faut tout faire pour favoriser les modes de transport doux, qui sont les seuls à être complètement écologiques, la mise en perspective des travaux réalisés, leurs coûts et leur finalité réelle ne peut que laisser perplexe. Rollers, personnes à mobilité réduite, cyclotouristes ayant des chaussures spécifiques, parents munis d’une remorque vélo pour enfants, vélos couchés sont exclus de fait de la Via Rhôna. La liste est suffisamment longue pour que nous puissions, sans démagogie aucune, affirmer que l’argent dépensé n’a pas servi à améliorer le confort et la sécurité des usagers de la Via Rhôna.

 

Ces images sont représentatives de la piste cyclable utilisée comme moyen de restreindre la chaussée destinée aux voitures et camions. La piste est implantée dans une partie où la chaussée est très large et le concepteur espère en réduisant ainsi la voie ralentir quelque peu la vitesse des automobilistes mais dès que la chaussée se rétrécit, la piste s’arrête car elle ne sert plus à rien.
Ce genre d’aménagement est à notre avis absolument scandaleux. Il montre le peu de cas que l’on fait des cyclistes, que l’on abandonne à leur sort dès que la piste sensée les protéger, nécessite une réflexion et un aménagement de la chaussée autre qu’une simple bande de peinture pour délimiter la piste. Les discontinuités sont très dangereuses.

3) Piste cyclable mal positionnée, entre arrêt de bus et voie routière, au lieu d’être installée derrière la zone piétonne

4) Un parcours trop haché, pénalise les utilisateurs et se décrédibilise

Pourquoi un stop pour les cyclistes, près d’un passage piéton et donc une priorité pour les piétons et  pas pour les cyclistes ?

Les arrêts multiples imposés aux usagers sont la preuve du peu d’intérêt que l’on porte à leurs conditions de circulation. Le vélo n’est pas encore considéré comme un moyen de déplacement à part entière par les collectivités. Rendre la piste cyclable le plus souvent possible prioritaire par rapport aux voitures est indispensable pour la valoriser et favoriser son utilisation. La piste cyclable doit être fonctionnelle, sécurisée et rapide pour favoriser le développement du vélo.

5) Piste dangereuse car trop étroite

Pour assurer la sécurité du faible ; la piste cyclable doit bénéficier d’une largeur suffisante.

6) Le stationnement d’engins motorisés sur les pistes cyclables ne doit pas faire l’objet de tolérance.

 

 

 

 

 

 

Rue de Tivoli à Dijon, La piste cyclable sert de parking minutes aux parents qui déposent leurs enfants à la crèche.

Dans l’esprit des automobilistes, la piste cyclable n’est encore qu’un équipement de confort qui n’a pas d’importance vitale et qui n’est pas soumis aux mêmes règles que le reste de la chaussée. Pour beaucoup d’automobilistes, stationner sur la chaussée en dehors des zones prévues à cet effet, sans motif réel et sérieux, constitue une infraction au code de la route mais ils sont bien peu à penser la même chose pour les pistes cyclable sur lesquelles, ils considèrent que ce n’est pas grave de stationner quelques minutes…

Faire de la bicyclette un outil efficace du développement durable nécessite une prise en compte effective des besoins et des préoccupations des utilisateurs potentiels. Aucune croissance à grande échelle ne sera envisageable,  tant que les faits ne traduiront pas une volonté réelle de progrès. Cette volonté peut et doit se manifester dans l’élaboration de pistes dotée d’un gabarit régulier et large dont la priorité est fortement marquée, et rendue « réelle » par la visibilité aux carrefours et par la modération de la circulation sur toute chaussée à proximité. (http://isabelleetlevelo.20minutes-blogs.fr/).

Une des nombreuses absurdités qui jalonnent la Via Rhôna au sud de Lyon,
quand une voie verte ressemble à une prison dont il est difficile de sortir,
En quoi ce type d’équipement est il fonctionnel et facile d’utilisation pour les  cyclistes ?

Chaque rupture dans la continuité fragilise et dévalorise les aménagements. Chaque rupture dissuade le cycliste potentiel. La continuité et la rapidité sont indispensables à la réussite d’un équipement. Comme pour l’automobiliste, le temps que passe le cycliste pour se rendre à son travail ou pour aller faire ses courses est compté. Alors, tout comme l’automobiliste, le cycliste, qui déjà fait un effort réel en utilisant ce mode de locomotion, cherche à aller au plus court. Il ne faut pas imposer des zones où le cycliste doit mettre pied à terre ou faire un détour pour favoriser la découverte d’un monument car l’objectif est l’appropriation de la piste par les usagers dans leurs trajets quotidiens. Dans le cas contraire, on s’aperçoit très vite que malgré la prise de risque beaucoup plus importante, les cyclistes préfèrent les grands axes à des trajets mal conçus et peu commodes, afin d’éviter toute perte de temps.

La piste cyclable doit être fonctionnelle, sécurisée et rapide.
Alors à quand un véritable schéma d'aménagement de parcours pour les deux roues, dans chaque agglomération

 

La Via Rhôna ou comment rater le train du développement durable (édito du mois de Mai 2011)

Encore une fois un éditorial du petit braquet va évoquer la Via Rhôna. Nous vous l’accordons cela fait beaucoup et nous avions ces dernières semaines complètement baissé les bras devant ce qui nous apparaît comme un monumental gâchis. Pourtant en quelques jours, des rencontres fortuites nous ont incité à ne pas nous taire et à faire remonter le mécontentement de ceux qui souhaitent utiliser ce formidable outil que devrait être la Via Rhôna. Il y a quelques jours au cours d’une promenade nous avons accompagné durant quelques kilomètres un homme qui se rendait en vélo à son travail. Cet homme demeurant sur le secteur d’Ampuis travaille au nord de Givors et par soucis d’économie mais aussi parce qu’il croît que chacun d’entre nous peu faire un effort pour la planète se rend chaque jour à son travail en vélo. Très vite, il laissa éclater sa colère quand aux aménagements de la Via Rhôna.

« Je sais que la Via Rhôna n’est pas prévue pour les cyclistes qui veulent s’entraîner mais même pour nous, elle est mal conçue. On a pourtant tous crus que cela serait un outil intéressant pour circuler en sécurité dans la vallée du Rhône.»

Cet homme m’expliqua que les barrières et les sas où il faut mettre pied à terre à de multiples reprises sur le trajet qu’il emprunte chaque jour, le décourageaient et qu’il n’avait plus envie de prendre la Via Rhôna, car tout cela lui faisait perdre trop de temps. Utiliser le vélo plutôt que la voiture double, en temps normal, son temps de trajet, et il me dit qu’il n’avait pas envie de perdre encore du temps à cause des c…… irréfléchies d’individus qui prônent l’écologie mais qui ne sont probablement jamais montés sur un vélo de toute leur vie.

piste cyclable danger 2

A Givors, nous avons continué chacun notre route et, en le regardant s’éloigner, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’effectivement la Via Rhôna aurait du être conçue différemment. Quel formidable outil, elle pourrait devenir au sud de Lyon en permettant à de nombreuses personnes d’utiliser un mode de transport qui, je le rappelle, est totalement écologique et bon pour la santé.

En fermant la voie, comme cela est le cas dans ce secteur par de multiples barrières et des chicanes qui obligent chaque fois à descendre de sa bicyclette, on rompt la continuité et la fluidité indispensable à la réussite d’une piste cyclable. Nous avons recueilli de nombreux témoignages de mécontentement et d’incompréhension de promeneurs réguliers des berges du Rhône. Une femme que nous avons rencontrée par hasard dans une boutique de l’agglomération Viennoise nous a fait part de son ras le bol. Elle effectue son trajet domicile travail entre Ampuis et Vienne et elle se trouve profondément désemparée par ces équipements sensés faciliter la vie des promeneurs et qui au contraire la complique. La totalité de son trajet domicile travail était déjà praticable à vélo avant l’implantation de la Via Rhôna qui n’a eu pour effet que de morceler le parcours grâce à ces belles barrières où notre interlocutrice se plaignit d’avoir accroché et rayé sa bicyclette. « J’en ai marre » nous dit elle, « je ne sais pas si je vais continuer à venir en vélo au travail ».

Nous avons effectué le trajet à bicyclette quelques jours plus tard et nous ne pouvons que confirmer ses dires. Sur une distance d’à peine 8 kilomètres, nous avons du mettre pied à terre à 5 reprises alors que, sur ce même parcours, il ya quelques semaines nous pouvions circuler sans s’arrêter une seule fois. C’est probablement cela que l’on nomme le progrès !!!

Quand on circule sur la via Rhôna dans cette zone, il se dégage la désagréable impression d’être parqué comme des animaux dangereux, irresponsables et stupides. C’est bien connu d’ailleurs le cycliste est une bestiole bizarre qui a besoin d’être canalisée et domestiquée. En effet, n’est ce pas les cyclistes qui provoquent les accidents et qui par plaisir vont se faire écraser sous les roues des automobilistes. J’ai toujours cru que le code de la route était conçu pour protéger les plus fragiles, pas pour les considérer comme des irresponsables. Ne serait-il pas plus pertinent d’apprendre aux automobilistes à partager la route et à respecter les plus faibles…

Et pourtant comme l’écrivait le regretté Louis Nucera en 1973 : « Ce n’est plus comme avant, le vélo !... Il y a trop de circulation !... C’est tenter la mort de prendre la route sur deux roues, à présent… »

La Via Rhôna dans la vallée du Rhône circule dans des zones urbaines et périurbaines, où les pistes cyclables se développent afin de faciliter le développement des modes de transport doux et on peut se demander pourquoi cette voie, qui est la seule à s’inscrire dans une linéarité et une continuité géographique n’a pas été réfléchie dans cette optique. En multipliant les points d’arrêt, on décourage d’éventuels utilisateurs. La question est simple pourquoi ralentir la circulation des deux roues non motorisées, si l’on veut favoriser ce mode de transport. Le cycliste n’est pas différent des autres hommes, son temps est compté et cela est systématiquement oublié dans la conception des voies cyclables. C’est dommage. Mais que peut on attendre d’aménageurs qui ont été formés à l’ère du tout automobile ? Il nous semble que permettre à dix personnes d’utiliser un vélo plutôt qu’une voiture, constitue un investissement pour l’avenir bien supérieur à celui qui consiste à inciter ces mêmes personnes à utiliser une pseudo voiture « propre » .

Utiliser un mode de transport doux ne doit pas être une contrainte mais un choix librement consenti où les conditions de circulation proposées sont primordiales. La sécurité, la qualité et la largeur de la bande de roulement, la continuité du tracé et l’absence de détour sont des critères déterminants dans cette décision… Alors allons jusqu’au bout de la logique, en dehors des routes à grande circulation, chaque fois qu’il y a une intersection entre une voie cyclable et une voie routière donnons la priorité à la première et aidons ceux qui sont prêts à se déplacer à bicyclette en leur facilitant la vie.
Faute de quoi la Via Rhôna et d’autres équipements similaires auront définitivement raté le train du développement durable.

 

AUTRES ACTIONS MENEES EN FAVEUR DES VOIES VERTES - PISTES CYCLABLES par Michel MOREL

PS : Je remercie Michel Morel pour son engagement pour la sécurité et le bien-être des cyclistes de la région, et je m'autorise (avec son consentement) de vous présenter l'article qui lui a été consacré dans le quotidien "Le Dauphiné Libéré", afin d'ouvrir le sujet sur le bien-fondé de "La Voie Verte" désormais praticable sur le section entre St Pierre de Boeuf et Vérin (en attendant mieux ...)

Pollution, encombrements, l'automobile est régulièrement montrée du doigt. Retards, énervements, sont le lot quotidien des gens qui vont travailler ou faire leurs courses en ville. C'est pourquoi, le vélo est de plus en plus favorisé par les pouvoirs publics. Si l'idée du vélo en libre service connaît un essor extraordinaire dans nos grandes agglomérations, la bicyclette s'invite sur la route et ce partage avec l'automobile occasionne des dangers au point que le cycliste réclame un code de la rue. Dans le canton roussillonnais, les infrastructures sont morcelées : il y a quelques pistes cyclables à Saint-Maurice-l'Exil, Le Péage-de-Roussillon et Roussillon, les nouveaux ronds-points sont aménagés de pistes cyclables et les parcs à vélo sont limités. Devant le développement de ce moyen de déplacement, quelle est la position des pouvoirs publics locaux ?

Une volonté politique affichée dans la pays roussillonnais
« La Communauté des communes du pays roussillonnais a pris conscience de cette évolution et des études ont été entreprises au niveau de l'ensemble de l'agglomération de Salaise-sur-Sanne, Roussiilon, Le Péage-de-Roussillon et Saint-Maurice-l'Exil ainsi que sur les zones rurales» explique Frédéric Bonneau, responsable du service de voirie à la CCPR. « Une étude globale a été initiée à travers les différents modes de ce déplacement, VTT, VTC ou Vélo Utile. Concernant ce dernier, depuis les pôles d'habitations, nous avons analysé les flux d'échanges commerciaux et de déplacements scolaires. C'est ainsi qu'une piste cyclable reliant Salaise Village à la Place des Cités à Roussillon devrait voir le jour en 2008, Concernant les zones rurales, un projet de liaison Vernioz à Saint-Alban-de-Varèze se dessine. On ne pourra pas mettre des pistes cyclables de partout mais sur les axes à fort potentiel, nous avons une réelle volonté de favoriser ce type de déplacement en le sécurisant par de nouvelles infrastructures. » Les amateurs de la petite reine devront donc encore patienter...

(photo : Frédéric Bonneau et sa collaboratrice Carine Hilaire)
RobertVALETTE dauphiné libéré Edition du 11-déc 2008

  ROULER EN TOUTE TRANQUILITE !!!

Le vélo a le vent en poupe  - Article paru dans Edition du 04-avril 2008  (avec l'autorisation de Michel Morel)

Le vélo. Jamais cet objet n'aura été autant mis en avant que ces der­niers mois. Velo'v à Lyon, Vélib'à Paris ! «Prenez votre vélo», rappelait même il y a quelque temps la mi­nistre de l'Économie, pour justement faire des écono­mies, .. Mais que ce soit pour aller travailler ou tout simple­ment pour les loisirs, prendre un vélo, n'est pas de tout re­pos, les amis des deux roues n'étant pas beaucoup respec­tés. Alors Michel Morel, res­ponsable "sécurité" du cyclo­club roussillonnais se bat pour que la vie des cyclistes soit protégée,
« Car que ce soit en plein centre-ville, sur les "vélos routes" ou les "voies vertes", le danger existe », explique ce spécialiste.

En ville tout d'abord, « il y a des chaussées à forte circulation dans notre canton et très peu sécurisées. Les automobilistes roulent vite sans faire attention aux vélos », affirme t-il. « Nous avons constaté que beaucoup d'améliorations pourraient être apportées à peu de frais comme l'installation de panneaux indicateurs et sécuritaires qui rappelleraient qu'il y a des règles à respecter». Par exemple, le fait qu'il faut une certaine distance entre un vélo et une voiture lors d'un dépassement (1 mètre en ville ; 1,50 mètres en campagne, ndlr) », explique ce passionné de vélo. Un problème identique sur les sites réservés aux déplacements non motorisés.

« Incivilité et indiscipline »

Dans ces espaces que l'on pense protégés, également, la vie en communauté (vélo, promeneurs, rollers, ça va-Mers,..) n'est pas facile: «il existe des règles et pourtant peu de gens les respectent », insiste Michel Morel.

"MANQUE DE RESPECT DE L'AUTRE ..."

"L'autre jour, je me baladais sur la voie verte reliant Vérin à St Pierre de Boeuf. Les piétons empruntent tout le couloir cyclable à droite, ils ont ainsi les cyclistes et rollers dans le dos. Ils n'ont aucune visibilité des risques encourus », explique t-il en racontant une autre anecdote ; « J'ai eu un problème avec une jeune fille en rollers. Elle ne regardait pas devant elle et les parents marchaient derrière sans rien dire. C'est  de l'incivilité et de l'indiscipline". "Il existe pourtant un code qui permet à chacun de partager l'espace", s'insurge t-il.
Finalement par ces revendications, Michel veut peut-être tout simplement ... que le monde roule mieux !

accident voie verteDéjà une quinzaine d'accidents répertoriés

Ils sont les principaux utilisateurs de cette Via Rhôna et pourtant ils ont l'impression de ne pas être écoutés, comme l'explique Michel Morel, responsable de la commission sécurité du Club cyclo roussillonnais : « J'ai recensé déjà une quinzaine d'accidents corporels sur la voie verte, mais d'autres n'ont pas été répertoriés. Mon épouse et quatre autres personnes du secteur en ont notamment été victimes. La raison de ces accidents ? Les poteaux en bois du secteur du Péage-de-Roussillon et les poteaux à socle métallique dans un autre secteur laissant à vif le support coupant et dépassant de 2 à 3 cm le bitume. Ces poteaux sont un véritable danger pour les cyclos. Dernier exemple en date, dont j'ai été témoin, deux membres du Cyclo club de Bourg-lès-Valence ont été surpris par la présence, en plein milieu de la chaussée, de ces poteaux. Comble de malchance, nous étions mal situés puis-qu 'à la croisée de plusieurs départements (Drôme, Isère et Loire). Les pompiers ont mis quarante-cinq minutes pour intervenir. Explication, la Drôme a demandé à l'Isère d'intervenir qui elle-même s'est tournée vers le poste le plus proche situé dans la Loire. Après de telles émotions, difficile de vanter ces voies dédiées aux vélos... D'autre part, il n'y a aucune sécurité anti-intrusions le long de la route avant le barrage de Saint-Pierre-de-Bœuf. »
G. P.

Photo : Le Réveil
Le 07 mai à hauteur du Péage de Roussillon, la promenade sur la Via Rhôna du Cyclo Club de Bourg-lès-Valence fait deux blessés. En cause, les poteaux de sécurité.

RENCONTRE avec Albert CESSIEUX :

voie verteCirculer à vélo est une seconde nature chez Albert Cessieux. Depuis plusieurs années, le retraité valentinois qui milite en Rhône-Alpes au sein de l'A.F.3.V, l'Association française pour les vélo-routes et voies vertes, ne cesse de se déplacer avec ce moyen de transport pour le moins écologique. Les voies vertes, il les sillonne en France et en Europe (Belgique, Allemagne, Suisse). « La Via Rhôna, c 'est un projet fantastique mais le problème vient de la façon dont il est réalisé. Les maîtres d'ouvrage de chaque portion sont tous différents. Il n'y a aucune cohérence. Chacun veut faire mieux que l'autre, sans se soucier de la continuité de l'itinéraire. Aujourd'hui, l'environnement est à la mode mais derrière ce projet de voie verte il y a pas mal de problèmes. La multiplicité des maîtres d'ouvrage en est une. Chacun croit réinventer la poudre ! Pire, les premiers Utilisateurs, les cyclos, ne sont même pas consultés, souligne le cycliste passionné. Heureusement, parfois, quand on est écouté, comme c 'est le cas dans la Drôme, et il y a des résultats superbes comme entre Tain-l'Hermitage et Valence. Certes, Rhône-Alpes a pris du retard dans ce domaine mais il faut savoir utiliser ce qui est utilisable. Le reste viendra avec le temps. Cet été, avec mon épouse, nous avons fait le tour de la Bourgogne en empruntant la voie bleue. Tout ce qui est au nord de la Loire et dans l'Ouest a bien avancé (voies Marne - Saône - Mayenne, Franche-Comté, etc.). Ce sont des voies vertes qui fonctionnent bien aujourd'hui et qui sont devenues des atouts touristiques."

L'adepte de la petite reine ne mâche pas ses mots concernant les aménagements qui viennent compliquer les parcours du côté de Condrieu. "Des barrières ont été installées et, désormais, il est impossible de les franchir avec un vélo équipé de sacoches. Il faut mettre pied à terre et porter le vélo pardessus les barrières. Je comprends qu'il faille assurer la sécurité face à d'éventuels provocateurs équipés d'engins motorisés, mais quand même... »


G. P.

Source : le réveil vivarais

Entre raison et rationalité

Il suffisait d’un peu de bon sens      

Depuis de nombreux mois, nous faisons régulièrement état sur le site des nombreux problèmes rencontrés par les utilisateurs de la Via Rhôna, au sud de Lyon, entre Loire sur Rhône et Condrieu. (voir le dossier consacrée à la Via Rhôna) sur la page d’accueil du petit braquet et l’article publié sur le site d’Isabelle Lesens - voir le site d'Isabelle . Ne pouvant parvenir à nous faire entendre, comme d’autres usagers, nous avons sollicité l’intervention de l’Association Française des Vélo routes et Voies Vertes, l’AF3V qui porteuse d’une compétence reconnue, s’est révélée la seule à pouvoir renouer le dialogue avec la Communauté de Communes de Condrieu et le Cabinet maitre d’œuvre pour l’organisation de la Via Rhôna.

Lors d’une réunion sur le terrain à laquelle nous avons participée avec d’autres usagers, au début du mois de décembre, nous avons enfin pu exposer notre point de vue, celui des usagers de la Via Rhôna. Il a ainsi été rappelé au maître d’œuvre que la Via Rhôna devait être conçue comme un outil pour les modes de déplacement doux, que ce soit pour les loisirs, le tourisme, et tous les trajets quotidiens. Il a été mis en évidence les profonds désagréments occasionnés par les barrières mises en place qui sur le trajet Loire sur Rhône Condrieu, ne permettent pas une pratique normale du vélo. Elles obligent le cycliste à passer à pied. Elles interdisent la circulation des vélos possédant des sacoches, de même que les vélos à remorque des familles avec enfant. A cette liste déjà longue, il faut également ajouter les vélos couchés, les tricycles ainsi que les handbickes utilisés par les personnes à mobilité réduite.

 

Cette rencontre a permis au maitre d’œuvre et au maitre d’ouvrage de prendre conscience des difficultés rencontrées au quotidien par tous ceux qui utilisent régulièrement la Via Rhôna. En s’appuyant sur les nombreux exemples que nous avions tous en tête, nous les avons convaincus que des accès plus larges, permettraient à tous les usagers d’emprunter la Via Rhôna mais que cela n’engendrait pas une circulation d’engins motorisés comme ils semblaient le redouter.

Il a finalement été décidé de supprimer purement et simplement toutes les barrières métalliques en forme de mâchoire sur le secteur. Cette décision est un véritable cadeau de Noël pour les usagers de la Via Rhôna qui vont désormais pouvoir circuler librement et sans contraintes. Il aura suffit d’un peu de bon sens et d’une rencontre sur le terrain avec des usagers pour que les équipements soient mis en adéquation avec les objectifs de la Via Rhôna. On peut toutefois regretter que ce dialogue ne se soit pas déroulé beaucoup plus tôt car il aurait évité de nombreux problèmes et des dépenses inutiles…

 
 
 
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